Volaille : des marchés perturbés
Depuis le début de la semaine dernière les professionnels du secteur de la volaille, et notamment les grossistes de Rungis, ressentent un ralentissement de leurs ventes. Chacun se demande quelles peuvent être les causes de cette baisse.
La plupart des opérateurs s’accordent à dire, qu’en plus d’un repli lié à la période de l’année, le "phénomène" grippe aviaire doit jouer un rôle. Il n’est cependant pas encore possible de l’affirmer et encore moins de chiffrer cet impact. Il est par ailleurs probable, et serait même préférable, que cela ne soit que temporaire.
Toujours est-il que personne ne peut dès à présent affirmer que la psychose a atteint les Français, mais les professionnels de la filière restent méfiants et souhaitent rassurer les consommateurs. Les risques en France sont faibles et toute importation en provenance de pays touchés par l’épizootie est interdite.
La grippe aviaire n’a pas fini de perturber le commerce en France comme dans le monde. Déjà en 2004, les échanges internationaux ont été modifiés, compte tenu de cette épizootie. Et cette tendance se poursuit cette année.
Développement des exportations américaines
Selon l’Itavi, l’influenza aviaire a eu un fort impact sur les échanges internationaux en 2004. Pour la première fois, ces derniers ont reculé. Le Japon a réduit ses achats, la Russie a diminué ses importations… Le Brésil est passé premier pays exportateur de volaille, suivi des Etats-Unis. L’UE a noté, quant à elle, une stabilisation de ses exportations et une nette diminution de ses importations.
Pour le début 2005, le commerce international reste perturbé. Les Etats-Unis notent une reprise de leurs envois (+20,7%) sur les 7 premiers mois de 2005. La Russie demeure leur principal débouché (+7%), suivi du Mexique (+32%). De fortes hausses sont observées vers certains pays d’Asie centrale (Arménie, Géorgie, …), vers la Chine et Hong Kong, ainsi que vers la Corée (+44%). Les ouragans Katrina et Rita pourraient cependant avoir un impact négatif. Les grandes régions productrices ont été touchées, comme les infrastructures portuaires nécessaires aux expéditions.
Le développement des exportations brésiliennes se confirme sur le début de l’année, avec une augmentation de 19 %, lié surtout à la diversification de ces débouchés. Elles sont en revanche en net repli vers la Russie.
Stabilisation de nos exportations
Au premier semestre 2005, nos exportations de viandes de volaille se sont stabilisées. Après un mauvais premier trimestre, nos envois sont repartis à la hausse. Vers l’Union à 25, nos ventes ont progressé de 5 %, dont + 3.800 tonnes vers le Royaume-Uni et + 1.700 tonnes vers la Pologne. Vers les Pays tiers, le repli est de 5 %, mais toutes les destinations ne sont pas concernées de la même façon : + 1 % vers le Proche et Moyen-Orient, + 60 % vers la Russie, - 23 % vers l’Afrique noire, …
Nos importations sont, quant à elles, en nette progression (+ 16 %). L’Union européenne reste notre principal fournisseur avec 90 % de parts de marché. Cependant, la part des Pays tiers augmente de 30 %, dont une hausse de 50 % pour le Brésil (soit + 2.300 tonnes).