Vœux preux, vœux pieux
L’équipe dirigeante actuelle des JA n’a pas rompu avec la tradition de trublions du syndicalisme agricole majoritaire qu’ils cultivent depuis quelques années. On a pu s’en rendre compte mercredi soir, lors de la présentation des vœux à la presse de ce syndicat atypique. Pour preuve, la jubilation à peine dissimulée avec laquelle son président, Jérome Despey, a annoncé aux journalistes le thème un tantinet provocateur de son prochain congrès, qui se tiendra à Béziers, les 21, 22 et 23 juin prochains. « On va se poser pendant ces trois jours une question que l’on est les seuls à pouvoir poser aussi directement, : celle de la rationalisation des structures agricoles : instituts, syndicats, coopératives, chambres d’agriculture, etc. On sait qu’il y en a beaucoup, alors que le nombre d’agriculteurs baisse, a expliqué avec une fausse candeur le président des JA. Il ne nous paraît pas inutile de se poser la question de leurs territoires d’action respectifs ou de savoir si elles ne sont pas concurrentes entre elles». Cette question existentielle se pose-t-elle aussi au syndicat des Jeunes Agriculteurs lui-même ? « On va aussi se poser la question », a répondu en chœur le bureau des JA, dont le président n’a pas caché un certain vague à l’âme à propos des relations du monde agricole avec le gouvernement actuel. « C’est sûr qu’il y a un progrès dans les relations et qu’on a une écoute beaucoup plus attentive. Mais tout cela manque beaucoup d’actes concrets et surtout de vision. Comment les politiques voient-ils le devenir de l’agriculture ? On n’en sait rien». Mais peut-être ne faut-il pas leur demander la lune...