[Edito] Victimes collatérales de la Covid-19

La seconde vague de Covid-19 est là, et l’annonce du couvre-feu pour une partie de la France constitue un nouveau coup dur pour le secteur de la restauration. Le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures de soutien pour ce secteur mis à rude épreuve. Mais qu’en est-il pour ses fournisseurs qui pâtissent d’une baisse d’activité importante et d’un manque de visibilité à court et moyen terme ? Le Geco Food Service a réalisé une étude en trois vagues, entre le 20 mai et le 20 septembre, qui montre des évolutions majeures sur les comportements. Pour survivre, les fournisseurs de la restauration doivent adapter leur offre à marche forcée, la Covid-19 œuvrant comme un accélérateur de changements. Le télétravail s’inscrit dans les mœurs, avec 30 % des actifs en télétravail en septembre et, bonne nouvelles, ils montrent un intérêt marqué pour la restauration hors domicile. Si la cantine d’entreprise et les restaurants des zones de travail s’en trouvent fortement pénalisés, des restaurants de banlieue, par exemple, pourraient ainsi trouver une nouvelle dynamique. Reste que la moitié des Français ont peur d’aller aux restaurants par crainte d’être contaminés. Et l’hygiène est désormais un critère d’attention fortement privilégié devant le prix, l’origine géographique des produits et même le bio. Autre constat, trois clients sur cinq déclarent souhaiter privilégier les établissements indépendants pour les soutenir, pour le plaisir, pour la qualité des produits et du contact humain. Sans parler du couvre-feu qui pénalise la restauration du soir dans les huit grandes métropoles touchées. Des restaurants s’adaptent très vite en proposant des menus avec desserts à emporter pour respecter le couvre-feu. La période encourage à l’agilité, mais mécaniquement la grande distribution devrait continuer à progresser au détriment de la restauration. Industriels de l’agroalimentaire et grossistes vont devoir réorienter une partie de leur production et auront sûrement besoin d’un coup de pouce de l’État pour passer cette période difficile sans trop de casse.