Unilever planche pour améliorer ses marges
Le plan de réorganisation « En route vers la croissance » d’Unilever s’achève fin 2004, mais le groupe anglo-néerlandais travaille déjà sur un autre projet. Baptisé « Unilever 2010 », cette nouvelle stratégie, applicable de 2005 à 2010 doit notamment lui permettre d’augmenter sa marge opérationnelle et générer une augmentation annuelle de 3 à 5 % du chiffre d’affaires. Pour cela, la direction entend « aller à la rencontre des besoins des consommateurs en matière de santé, de rentabilisation du temps et de la qualité ». Un programme un peu vague qu’elle se refuse à dévoiler davantage. « La mission d’Unilever est d’ajouter de la vitalité à la vie» se borne-t-elle à expliquer tout en exprimant le souhait de voir ses produits « aider les gens à être bien, se sentir bien et profiter plus de la vie ».
Progression des marques phares
Pour l’instant, la priorité des dirigeants d’Unilever est de mener leur réorganisation jusqu’au 31 décembre prochain même si un premier pas du nouveau plan sera pourtant mis en œuvre au deuxième semestre 2004. En effet, à compter de cette période, les usines Unilever porteront le nom du groupe, et ses produits seront pourvus du logo « U » « pour soutenir le cours de l’action et pour la transparence ».
En attendant, Unilever a présenté des résultats 2003 contrastés. Certes, son bénéfice net a enregistré une croissance de 29 % à 2,76 Mds EUR avec même une hausse de 199 % au 4e trimestre, mais le résultat opérationnel est en baisse de 4 % à 6,67 Mds EUR pour un CA en recul de 12 % à 42,94 Mds EUR. Le retrait de l’activité est toutefois en partie explicable par les désinvestissements réalisés l’an passé pour recentrer les activités du groupe sur ses marques phares (Magnum, Knorr, Lipton…). Celles-ci représentent à présent 93 % des 540 marques du portefeuille d’Unilever et devraient atteindre les 95 % à la fin de l’année. En 2003, elles ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu avec des ventes progressant de 2,5 % même si leur croissance est en deçà des objectifs du groupe.
L’examen détaillé des résultats montre que les ventes de produits alimentaires ont progressé de 2,5 %. Le chiffre d’affaires d’Unilever en Europe a reculé de 4 % à 18,29 Mds EUR, du fait « des difficiles conditions du marché […] qui ont eu leurs répercussions sur les consommateurs, les détaillants et la concurrence». La situation est encore plus difficile en Amérique du Nord avec des ventes en repli de 7 % à 9,86 Mds EUR. Seules les autres régions (Afrique, Moyen Orient, Asie, Amérique latine) affichent des croissances positives, respectivement de +5 %, +3 % et +5 %.