« Une partie de la production peut passer par ces marchés au cadran et apporter un plus aux éleveurs »
Philippe Auger, président d'Elvea France.
Les Marchés Hebdo : Quel est l'intérêt pour les producteurs de vendre leur production sur les marchés au cadran ? Philippe Auger : Les marchés au cadran sont des lieux de rencontres et d'échanges commerciaux qui plaisent aux éleveurs. Les organisations de producteurs non commerciales (OPNC) que nous représentons attachent beaucoup d'importance à la commercialisation de leurs animaux, au prix et à la négociation du prix de ces animaux. Les marchés au cadran sont des outils modernes et transparents. C'est quelque chose que l'on apprécie. Autre élément important, le paiement est rapide et sécurisé. Certaines OP ont même passé des accords avec les marchés au cadran locaux pour obtenir des garanties de paiement. C'est un service de plus pour nos producteurs.
LMH : Quels animaux se prêtent le mieux au cadran ?
P. A. : Les éleveurs emmènent souvent des broutards. Les vaches de réforme maigres peuvent aussi s'y prêter. Ce qu'on entend aujourd'hui, c'est que si un producteur a un lot de broutards qui sort un peu de l'ordinaire, il sera certainement mieux valorisé au cadran que chez lui. On est prudents, car de bons animaux seront certainement mieux valorisés, mais il n'y a rien à gagner pour des animaux plus moyens.
LMH : Est-ce que ce type de commercialisation intéresse les éleveurs ?
P. A. : Tous les éleveurs ne commercialisent pas toute leur production au marché au cadran. Cela dépend entre autres du lieu où se trouve le marché par rapport à chez eux. Dans nos adhérents, de plus en plus de producteurs sont intéressés par ce type de commercialisation. Mais cela demande aussi du temps, de la préparation, il faut un véhicule pour transporter les animaux, tout le monde ne peut passe le permettre. C'est à mon avis une forme de commercialisation qui va se développer. Une partie de la production peut passer par ces marchés au cadran et apporter un plus aux éleveurs. Des gens très dynamiques sont à la tête de ces marchés, les organisent, les mettent en place, et je pense que ça y est pour quelque chose. Il y a une volonté de développer ce type d'échanges et nous y sommes très favorables, car la liberté de commercialiser et la négociation du prix sont dans notre philosophie. LMH : Vous avez annoncé au Sommet de l'élevage la signature d'une convention avec la FMBV, où en êtes-vous ?
P. A. : D'après nos statuts, les marchés en tant que tels ne peuvent pas être adhérents à notre collège acheteurs. Nous allons donc signer très rapidement avec la FMBV une convention pour pouvoir travailler ensemble. Cela devrait se faire sur le Salon de l'agriculture. Propos recueillis par A. Flores