Une fin de mois dans la fermeté
Période du 25 avril au 2 mai. En raison de la fête du 1er mai, et le plus souvent, du pont qui l’accompagne, nous arrêtons cette analyse hebdomadaire du marché céréalier à la date du 30 avril. Les marchés à terme ont été fermés et l’activité sur le marché physique très ralentie. On rencontrera d’ailleurs une situation similaire ou proche, la semaine prochaine en France, avec la fête du 8 mai, mais avec toutefois les éventuelles réactions aux résultats de l’élection présidentielle. Entre-temps, le marché devrait entrer dans une période de calme, animé essentiellement en ce qui concerne le blé par les achats de couverture de la meunerie et des fabricants d’aliments du bétail avant la nouvelle récolte. Une prochaine récolte qui suscite beaucoup de questions liées aux accidents climatiques, gel hivernal et retournements de cultures qui s’en sont suivis, puis sécheresse au printemps et enfin, les pluies salvatrices de ces dernières semaines et le rattrapage de rendements qu’elles ont dû entraîner, en France comme chez nos partenaires de l’Union européenne. La péninsule Ibérique a, pour sa part, subi des dégâts irréversibles, tout comme les pays situés sur l’autre rive de la Méditerranée, en particulier le Maroc qui annonce une production de blé
inférieure de 50 % à la moyenne. Ces incertitudes, remises en question au fur et à mesure des caprices météorologiques, ont donc largement contribué à l’instabilité des prix qui terminent quand même ce mois d’avril sur une note ferme.
Sur le plan mondial, l’activité ne s’est pas relâchée, qu’il s’agisse des achats de maïs par la Chine ou de blé par l’Arabie Saoudite. Là encore, on constate des cours fluctuants mais une tendance globalement ferme.
Consommation record de blé
Le rapport du Conseil international des céréales (CIC), publié jeudi 26 avril, a modifié certaines de ses projections sur la prochaine campagne. La prévision de récolte mondiale de blé a été réduite de 5 millions de tonnes (Mt) par rapport à celle du mois dernier, à 676 Mt. C’est 19 Mt de moins que le record de 2011-2012, mais encore mieux que la moyenne de ces quatre dernières années. En revanche, la consommation, bien que révisée en baisse de 3 Mt, à 680 Mt, serait la plus importante que l’on ait connue ces dernières campagnes. Le stock de report a été revu en baisse de 2 Mt, à 206 Mt, ce qui le maintient parmi les plus importants connus. Mais la part des grands exportateurs tombe à 70 Mt, la plus basse depuis 2008-2009 alors que la demande des pays importateurs devrait croître légèrement, sauf concurrence éventuelle du maïs. Un maïs pour lequel le CIC confirme sa prévision de récolte mondiale record à 200 Mt et pour la première fois en quatre ans, un stock en progression de 7 Mt, à 135 Mt, équilibre encore fragile. D’autant plus que l’on apprenait, vendredi 27 avril, un nouvel achat massif de 1,5 Mt de maïs américain par la Chine.