Un sensible raffermissement
Période du 13 au 19 juin. La publication du dernier rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), le 12 juin, avait eu un effet baissier immédiat, sans doute excessif car les annonces de production et de stocks mondiaux de blé et de maïs ne constituaient pas une véritable surprise par rapport aux tendances déjà indiquées dans les précédents rapports. Mais la sensibilité de ce marché, actuellement, le fait réagir au moindre indice. L’orientation des marchés financiers continue d’intervenir prioritairement dans les décisions des investisseurs qui ont réagi positivement, en ce début de semaine, au vote grec. Ils restent néanmoins très hésitants devant la fragilité de la situation économique européenne et l’équilibre du marché est précaire. Le lundi 18 juin, les prix sur les places de Chicago et d’Euronext ont nettement confirmé la reprise qui se dessinait en fin de semaine dernière (voir colonne ci-contre). Outre l’influence des marchés financiers, la situation des cultures de maïs et de soja outre-Atlantique, exposées au stress hydrique, participe au raffermissement des cours sur le marché de Chicago.
En Europe, et plus particulièrement en France, le stress hydrique n’est pas d’actualité. Les récoltes européennes sont généralement estimées plus abondantes que prévu après les accidents climatiques de l’hiver et du printemps. L’AGPB (Association générale de producteurs de blé) envisage une moisson de blé tendre au moins similaire à celle de 2011, 33,9 millions de tonnes (Mt) , en tablant sur un rendement dans la moyenne de ces cinq dernières années, 70 qx/ha, contre 68 en 2011, compensant la perte de surface ; l’AGPB n’exclut pas une moisson de 34,5 Mt. Une ombre au tableau cependant : le risque qualitatif (baisse du taux de protéines) consécutif à la persistance des pluies. Les affaires qui s’engagent actuellement en nouvelle récolte montrent que les acheteurs privilégient les critères qualitatifs.
Augmentation du stock de report
Les prix actuels des céréales demeurent rémunérateurs, mais la fin de campagne du blé qui s’annonçait tendue l’est moins que prévu, grâce notamment à une révision du stock de report porté par le conseil céréales de FranceAgriMer à 2,5 Mt contre 2,3 Mt estimé en mai. Cette augmentation du stock est en grande partie due à une révision en baisse de 200 000 t des exportations vers les pays tiers. L’épisode de forte baisse de l’euro n’aura pas eu d’influence sur ces exportations ; au 10 juin, les embarquements à destination des pays tiers représentaient 8,2 Mt, contre 12,1 l’an dernier à la même époque. L’Algérie constitue toujours notre débouché principal avec 3,35 Mt, suivie par le Maroc, 1,5 Mt ; l’ensemble de l’Afrique subsaharienne avait acheté, au 10 juin, 1,9 Mt de blé français contre 1,4 Mt l’an dernier ; sans oublier Cuba qui, avec une belle régularité des chargements, intervient pour 561 000 t contre 390 000 début juin 2011.