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«Un secteur atomisé mais qui se porte bien»

Le SNARR (Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide) regroupe plus de 2000 établissements de restauration rapide, qui réalisent 60 % du chiffre d’affaires du secteur. Dominique Bénézet nous éclaire sur quelques aspects de la profession, à l’occasion du SIREST 2004.  

LM : Comment s’est porté le marché de la restauration rapide en France pour l’année qui vient de s’écouler ?

Dominique Bénézet : Pour 2003, cela n’a pas été trop mal. La progression est un peu moins marquée qu’il y a 5 ans, mais nous progressons. Disons que nous sommes dans un secteur jeune qui commence à prendre de la bouteille. La croissance ne va pas être infinie, et l’on observe un transfert des implantations. Les grandes unités cèdent la place à de plus petites, et le développement s’effectue maintenant dans des zones géographiques moins peuplées. Si l’on revient sur l’année écoulée, le premier semestre a été mauvais. La défection des touristes américains notamment, est une des causes. Mais la fin de l’année a été plus favorable, ce qui explique un bilan globalement positif. Il faut savoir que le secteur est très atomisé (l’Insee recense 21 000 établissements de restauration rapide), mais il se porte bien. Comme on ne peut pas manger deux fois plus par jour, il faut bien que le développement se fasse au détriment de quelque chose d’autre. En l’occurrence, il s’agit peut-être de la restauration à domicile.

LM : Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la baisse des charges dans la restauration, et la possible baisse de la TVA à 5,5 % ? Dans quelle mesure êtes-vous concernés ?

Dominique Bénézet : En ce qui concerne la baisse des charges, tant que nous n’avons pas le Journal officiel sous les yeux avec les modalités d’application, il est difficile de répondre. Le proverbe « les promesses n’engagent que ceux qui les croient » est toujours d’actualité. Pour la TVA, nous avons toujours été partisans d’une baisse. Mais elle n’aura pas le même impact dans la restauration traditionnelle et rapide, ou le ticket moyen est différent. En restauration rapide, les taux de TVA sont fonction de la nature de la vente. La vente à emporter est taxée à 5,5 % contre 19,6 % sur place. Comme la répartition entre ces deux options est très hétérogène, selon les produits et les emplacements des enseignes, il est difficile de donner des chiffres.

LM : Au cours des prochaines années, comment voyez-vous évoluer le secteur ?

Dominique Bénézet : On constate que les habitudes de consommation des Français évoluent, en même temps que le temps de travail. Et la fluctuation est très importante, liée à la diversité de l’offre. Le consommateur a le choix entre les pizzas et hamburgers, la sandwicherie traditionnelle, type Pomme de Pain ou Brioche Dorée, et la sandwicherie haut de gamme, type Lina’s. Sans oublier la livraison à domicile et le développement des plateaux-repas. Dernièrement, Starbuck’s est arrivé, avec ses premières enseignes à Paris. Cela va faire de la concurrence à Colombus Café, mais il faut un concurrent dans tous les domaines. La restauration rapide est un secteur dynamique en terme « d’agressivité commerciale ». Et je pense que nous allons continuer sur la même tendance qu’en 2003, c’est-à-dire une croissance modérée.

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