Un marché hésitant en l’absence de données américaines
Comme attendu, démocrates et républicains ne sont pas parvenus aux États-Unis à s’entendre sur un budget pour l’exercice 2014, qui a démarré le 1er octobre. Inéluctablement, le « shutdown » (fermeture), c’est-à-dire l’arrêt de plusieurs administrations et services fédéraux, a donc commencé en début de semaine dernière aux USA et ce pour une durée indéterminée, jusqu’à ce qu’un accord bipartisans soit trouvé. Depuis ce jour, l’USDA, ministère américain de l’Agriculture, a baissé le rideau et les nombreux statistiques et indicateurs publiés habituellement ne sont plus disponibles. Cela n’empêche évidemment pas les affaires de se réaliser mais dans une sorte de brouillard « préjudiciable… » à la clarté des transactions et ce alors que Wall Street commence de son côté à flancher et que le dollar est en baisse alors que l’euro est en hausse.
Le rapport mensuel de l’USDA qui devait paraître en fin de semaine risque donc de ne pas être publié. Dans ce contexte les cours du soja sont hésitants. Ils s’effritent et ne résistent pas à l’amélioration des conditions climatiques aux USA qui permettent d’espérer une belle récolte. L’huile s’avère être le compartiment le plus fragile alors que les tourteaux résistent mieux. Le marché reste par ailleurs attentif aux conditions climatiques qui prévalent au Brésil où la sécheresse perturbe les semis, mais surtout les levées du soja.
Colza : pression des bonnes récoltes mondiales
Les prix du colza sur Euronext et sur le marché physique français ont flambé le 2 octobre après la décision finale de Bruxelles sur les droits antidumping sur le biodiesel argentin et indonésien. Depuis, le soufflé est retombé et le marché n’est guère nerveux. Il souffre de la pression de bonnes récoltes partout dans le monde sauf en France. Alors qu’Agreste confirme cette semaine une récolte de colza dans l’Hexagone en chute de 20 % à 4,3 millions de tonnes, la récolte européenne est en hausse, celle du Canada en canola est maintenant estimée à 16 millions de tonnes et le Conseil international des céréales anticipe une récolte mondiale de 66,5 millions de tonnes. Le cours de la graine reste donc pour l’instant inscrit dans une fourchette étroite entre 360 et 370 euros la tonne.
En tournesol, les premières coupes en France, mais cela est souvent le cas, s’avèrent décevantes. Les chantiers de récoltes en Russie peinent à progresser, perturbés par les pluies alors que la moisson avance bien en Ukraine. Le cours reste pour le moment nominal à 340 euros la tonne.