Un export mouvementé
Les exportations françaises de porcs ont été chahutées sur 2015, avec sur les 11 premiers mois de l'année un recul de 2,8 % à 629 600 tonnes, selon les données de l'Institut du porc (Ifip). Même si vers les pays tiers, les envois ont progressé de 2,5 % en volume, ils n'ont pas permis de compenser les pertes vers l'Union européenne, de 5 %. Vers l'Italie, notre premier client, les quantités vendues ont reculé de 19,8 %, notamment en jambons avec os. Si l'intense concurrence de la part de nos voisins européens explique en partie ce résultat, pour les experts de l'Ifip, d'autres facteurs sont entrés en jeu, tels que des besoins italiens plus modérés et des jambons français répondant mieux à la demande des salaisonniers hexagonaux en termes de poids et d'origine.
Une progression de 41 % vers la ChineDu côté des pays tiers, la Chine a été le principal contributeur à la croissance, avec une progression de 41 %. Ce marché, qui permet habituellement de bien valoriser les abats, a aussi fait exploser ses importations de pièces (+72,9 %), en raison d'une production chinoise en baisse. En revanche, vers d'autres pays asiatiques, où la compétition a été exacerbée entre l'Europe, les États-Unis et/ou le Canada, les résultats se sont dégradés, comme en Corée du Sud (-8,2 %) et aux Philippines (-16,2 %). Pour 2016, la situation devrait rester délicate sur un marché mondial toujours concurrentiel. La stratégie des entreprises françaises, alors qu'elles doivent sans cesse « jongler avec les volumes », comme le rappelle Jan Peter Van Ferneij, expert de la veille internationale à l'Ifip, sera également décisive.