Sursaut ou inversion de tendance ?
La semaine a débuté par un renversement de tendance dû à la crainte entretenue de fortes conséquences des conditions climatiques sur l’évolution des cultures. Par contre, les semis de maïs en France ont pris une avance exceptionnelle, selon l’AGPM.
Période du 14 au 18 avril. La semaine 15 à l’instar de la précédente, s’était achevée dans le calme plat avec un marché dominé par le retrait des fonds entraînant une orientation nettement baissière des cours dans un volume de transactions réduit. Les demandes de certificats d’exportation de blé s’étaient ralenties, avec 198 400 t dont 124 800 pour la France qui garde néanmoins la meilleure place, tout comme les chargements à destination des pays tiers, 101 000 t de blé ayant été embarquées à Rouen pour la période du 6 au 12 avril.
La semaine 16 débute sur un renversement de tendance imputable en grande partie à la crainte entretenue de fortes conséquences des conditions climatiques sur l’évolution des cultures. Aux États-Unis, comme dans le Nord de l’Union européenne, c’est le déficit hydrique qui est mis en cause, alors que pour le maïs américain, c’est la pluie qui retarde les travaux de culture dans la Corn Belt.
Vers une saison de maïs très précoce
Par contre, en France, les conditions météo s’avèrent favorables aux semis de maïs qui ont pris une avance qualifiée d’exceptionnelle par l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs). L’organisation professionnelle estime que la quasi-totalité des semis de maïs grains seront réalisés d’ici la fin de la semaine, sauf dans le Grand Sud-Ouest où ils le sont à 75 %. Les semis anticipés, associés à des levées rapides pour la période, devraient avancer les cycles d’environ 10 jours. Par ailleurs, l’AGPM révise ses estimations de surfaces de maïs dans l’UE à 27, considérant que le retard de semis d’orge en Europe centrale profiterait au maïs dont les surfaces augmenteraient de 8 %, contre + 5 % précédemment estimés.
Les fondamentaux reprennent le dessus
Sur le plan commercial, les fondamentaux, et en particulier les risques supposés du manque de précipitations sur les cultures de céréales à paille, ont repris le dessus sur la spéculation et les intervenants extérieurs eux-mêmes reviennent aux achats. Chicago a donné le ton avec un net redressement des cours du blé, les cotations sur Euronext s’étant également redressées surtout en blé, mais aussi en maïs. La hausse des cours du blé et du maïs a relancé celui de l’orge qui souffre encore, semble-t-il, de la présence des stocks d’intervention libérés. En fait, si ces stocks s’allègent par leurs adjudications, on ignore quel est réellement le volume disponible physiquement sur le marché. Le récent conseil céréales de FranceAgriMer constatait que ce stock, ajouté à l’abondance de blé fourrager dans l’UE, y concurrençait l’orge française. En revanche, la très grosse baisse des exportations vers les pays tiers (- 350 000 t) annoncée par FranceAgriMer devrait être corrigée par les prochains bilans prévisionnels, compte tenu des ventes réalisées depuis à destination de l’Arabie Saoudite et de la Chine. On lira ci-contre les derniers commentaires et prix.