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Sodiaal Union se montre conquérant en bio


> De gauche à droite : Patrick Wecxsteen (Bretagne-Est) ; David Chevance (producteur à Plessidy) ; Pascal Nizan (président de Sodiaal Union Bretagne-Est) ; Jean-Claude Racouet (producteur à Pleucadeuc).
Sodiaal Union affiche de sérieuses ambitions dans le lait bio. Le groupe coopératif veut quadrupler sa production d'ici à 2020 pour approvisionner ses marchés.

Dans l'Ouest comme dans ses autres bassins de collecte (Sud-Ouest, Massif central et Sud-Est), le groupe coopératif laitier (5 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisés dans soixante-dix usines) vise les 150 millions de litres collectés d'ici à 2020, contre une quarantaine aujourd'hui. Pour une production française de moins de 500 millions de litres, cette progression figure comme un grand bond en avant… Elle traduit l'attrait des produits laitiers bios dont la production est encore loin de couvrir toute la consommation en France. Croître de 100 millions de litres de lait bio pour un groupe comme Sodiaal Union qui collecte 5 milliards de litres de lait conventionnel dans 13000 fermes ne devrait guère poser problème. D'autant que le groupe a sécurisé l'écoulement de ce lait dans deux filières industrielles, ont expliqué ses représentants régionaux, le 5 février, au cours d'une rencontre avec la presse en Bretagne.

Investissement dans le lait infantile

Sodiaal Union veut développer en bio ses volumes de lait de consommation dans son usine Candia de Campbon (Loire-Atlantique) qui souffre du recul du marché de lait conventionnel de 5 % par an. Candia a lancé avec succès sa marque Grandlait Bio en 2014 dont les volumes écoulés ont progressé en un an de 14 %. Surtout, le marché des marques de distributeurs (58 % du lait de consommation bio de Candia) appelle des volumes supplémentaires en Europe. La seconde piste industrielle de Sodiaal Union pour valoriser son futur lait bio s'appelle NutriBio. Le groupe réalise actuellement un investisse-ment important (15 millions d'euros) dans son usine basée à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour faire de la marque NutriBio « un acteur incontournable du segment des laits infantiles bios ». Sur les 25 000 tonnes (t) de poudres de lait diverses fabriquées sur > De gau Est) ; Dav cal Nizan Jean-Clau ce site, NutriBio en a produit 1 000 t en 2014 en lait infantile bio. Elle ne pouvait aller plus loin, faute de matière première. Il lui manquait, en effet, du sérum déminéralisé bio, habituellement issu de l'industrie fromagère.

Sodiaal a contourné l'obstacle en mettant au point « une technologie révolutionnaire et brevetée qui permet de fabriquer du lait infantile bio à partir du lait de collecte », explique Patrick Wecx-steen, directeur coopératif régional Bretagne-Est. Les coproduits étant utilisables dans les branches industrielles du groupe. Pour ces futurs produits de NutriBio, « nous avons d'ores et déjà signé des contrats d'approvisionnement avec cinq clients, principalement basés à l'étranger », ajoute Pascal Nizan, président ré-gional (Bretagne-Est) de Sodiaal Union. Avec toutes ces garanties commerciales, la coopérative espère convaincre des producteurs d'entrer dans sa démarche. Sur la Bretagne et les Pays de la Loire, elle vise entre 180 et 200 producteurs. Soit des adhérents entrant en conversion, soit de nouveaux producteurs.

Les réunions d'information ont commencé en janvier. Avec les arguments habituels : « le rendement par vache sera moindre, vous devrez viser plus d'autonomie fourragère, mais vous serez rémunérés en conséquence, entre 80 et 120 euros pour 1 000 litres de plus que le prix payé en lait conventionnel. En contrepartie, les producteurs s'engageront sur une durée de 7 ans de contrat. »

LA NAISSANCE D'UN MARCHÉ AUTONOME ?

La demande en producteurs de lait bio n'est pas propre à Sodiaal. Selon le réseau des centres de gestion Cerfrance, les perspectives en Europe sont porteuses. Il se consomme de plus en plus de produits laitiers bios, au moment où il est nécessaire de remplacer une première génération de producteurs partant à la retraite. Les opérateurs trouveront-ils ces nouveaux producteurs ? Selon Cerfrance, le prix du lait bio payé aux producteurs ne suit plus forcément à la baisse le prix du lait conventionnel, comme c'était le cas par le passé. Le signe, sans doute, de la naissance d'un marché autonome. Comme une marque de reconnaissance.

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