[Edito] Retour à l’essentiel
Réouverture des marchés, déplacements libres dans un rayon de 100 km, accès autorisé à certaines plages, possibilité de retrouver quelques amis, la famille, d’aller se promener en forêt, voire de faire les boutiques… Les Français ont retrouvé un peu de liberté le week-end dernier après deux mois très étranges. Un bol d’oxygène pour tous, à l’exception peut-être des personnes touchées par le syndrome de la cabane ! Pourtant, la fermeture des bars, des restaurants, l’interdiction des rassemblements, la mise à l’arrêt des cinémas, théâtres et salles de concert rappellent que nous ne sommes pas encore dans le monde d’avant… Beaucoup affirment d’ailleurs de plus en plus que l’on ne le retrouvera jamais.
Pourra-t-on de nouveau voyager facilement à l’autre bout du monde ? Allons-nous dorénavant devoir porter un masque chaque hiver dans les transports en commun ? Le télétravail, testé et approuvé par de nombreux employeurs et employés pendant la crise, va-t-il devenir la norme ? De nombreuses questions émergent et animeront sûrement nos retrouvailles post-confinement autour d'un repas.
Une chose est sûre en tout cas, l’alimentation a repris une place importante dans la vie et les dépenses des Français, forcés de revenir à l’essentiel. Deux mois confinés à faire deux repas par jour pour la famille laisseront des traces. Beaucoup se sont remis aux fourneaux, ont testé des recettes (avec plus ou moins de succès !), se sont recentrés sur l’achat de produits plus simples, moins élaborés. 2,5 millions de Français se sont essayés au commerce électronique et la plupart y auront trouvé leur compte.
Après avoir géré l’urgence, face à des commandes en explosion dans les supermarchés et, à l’inverse, l’arrêt de la restauration, les acteurs de l’agroalimentaire doivent désormais rapidement penser au monde d’après et s’y faire une place. Fini les gammes à rallonge et les références superflues, la grande distribution qui s’est concentrée sur les 80/20 pendant deux mois, resserre les rangs et aspire aussi à revenir à l’essentiel. L’innovation doit être repensée et apporter un réel bénéfice au consommateur. Le monde d’après s’invente maintenant.