Rebond en attendant la pluie
Les fondamentaux, c'est-à-dire principalement la météo, ont repris la main cette semaine sur l’orientation de la tendance et le marché des matières premières, en général, s’est redressé. Un rebond important, surtout pour le blé, à Chicago comme sur Euronext.
Période du 6 au 11 mai. Les cours des céréales avaient continué de s’effriter tout au long de la semaine dernière, alors que les fondamentaux restaient haussiers avec des conditions climatiques très défavorables des deux côtés de l’Atlantique. La financiarisation du marché dictait la tendance des cours, les fonds d’investissement ayant poursuivi leur retrait du secteur des commodités.
Lundi 9 mai, les fondamentaux, c’est-à-dire principalement la météo, reprenaient la main sur l’orientation de la tendance en même temps que le marché des matières premières, en général, se redressait. Le rebond était important, voire spectaculaire pour le blé, à Chicago comme sur Euronext (l’échéance de novembre la plus traitée sur Euronext progressait de 7,50 euros, à 220,25 euros à la mi-journée). Dans un tel climat de volatilité, les opérateurs doivent naviguer aux instruments, ce qui ne facilite pas les transactions, vendeurs comme acheteurs observant une position d’expectative. Néanmoins, le marché physique s’est forcément inséré dans la brusque tendance haussière, en attendant la pluie.
Baisse des stocks d’orge, augmentation du report de maïs
Nous reviendrons plus précisément dans notre prochaine chronique sur le conseil céréales de FranceAgrimer qui se déroule à l’heure où nous mettons sous presse. Mais on notera d’ores et déjà que les prévisions d’exportation de blé tendre vers les pays tiers sont portées à 12,8 millions de tonnes (Mt), que le stock de report d’orge est réduit de 300 000 t, à 1,63 Mt et celui de maïs augmenté de 200 000 t pour atteindre un niveau élevé de 2,79 Mt.
Surfaces : blé tendre en hausse, orge et blé dur en baisse
Dans notre édition quotidienne en ligne de mardi, nous avons indiqué les principales orientations des semis en grandes cultures au 1er mai, telles que les estime Agreste, le service de prévisions du ministère de l’Agriculture. Manifestement, les hauts prix du blé durant cette campagne ont incité les exploitants à en semer abondamment, puisque le ministère remonte encore un peu ses estimations de semis de blé tendre pour parvenir à une sole de 5,016 millions d’hectares, approchant le record de 2007 et s’avérant en avance de 1,9 % sur 2010 et de 3,2 % par rapport à la dernière moyenne quinquennale. Les surfaces seraient en hausse dans tous les grands bassins céréaliers : + 4 % en Picardie, + 1 % dans le Centre et en Champagne-Ardenne. Le blé dur et l’orge paient leur tribut à l’expansion du blé tendre, avec un recul de 7 % pour le premier et de 2 % pour la seconde qui accuse ainsi un retard de 10 % sur la moyenne quinquennale. La première estimation de surface de maïs grains porte sur 1,5 M ha, soit - 0,6 % par rapport à 2010, mais - 4 % sur la moyenne quinquennale, chiffres qui rejoignent ceux annoncés par l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM).