[Edito] Que mangerons-nous demain ?
À quoi ressemblera le monde d’après ? Pendant le confinement, nombre d’experts et éditorialistes se sont essayés à ce difficile exercice prospectif. Alors que la Covid-19 est encore loin d’avoir disparu de nos vies, FranceAgriMer vient d’étudier les conséquences de la pandémie sur l’alimentation en France et dresser cinq scénarios possibles. Durant le confinement, les Français sont revenus vers les produits non périssables, se sont concentrés sur les produits de base, ont favorisé les commerces de proximité et le e-commerce. Que va-t-il se passer maintenant ? L’après-guerre, l’alimentation contrôlée, les produits nationaux sauf pour l’entrée de gamme, feux verts et précarité alimentaire : tels sont les noms des cinq scénarios décrits par FranceAgriMer. Le premier imagine qu’après le stress de la pandémie, la relance économique se concentre sur une logique productiviste à court terme, les Français ont envie de dédramatiser, l’alimentation saine recule au profit de l’alimentation festive. Le deuxième scénario prévoit qu’après plusieurs mois de confinement et déconfinement progressif, la population se nourrit de plus en plus avec des solutions repas livrées. Troisième scénario : l’hiver 2020/2021 voit renaître l’épidémie, mais sans confinement, la crise économique s’installe, les filières agricoles et agroalimentaires françaises doivent répondre à cette demande fragmentée et bénéficient d’un soutien public pour limiter les importations aux seules entrées de gamme. Quatrième scénario : la situation sanitaire reste maîtrisée, la récession est forte, mais la relance passe par la transition environnementale, « le consommer moins mais mieux » s’impose. Dernier scénario, sombre : un nouveau confinement à l’automne entraîne des vagues de protestation, une crise mondiale financière inédite éclate. Des pénuries apparaissent. Le prix devient l’unique critère d’achat d’une partie de la population. La réalité se situera sûrement au croisement de ces scénarios. Soyez attentifs aux différents signaux pour anticiper au mieux l’évolution, accélérée par le contexte sanitaire, des multiples tendances.