Communication
Qualité des produits, qualité de l’information numérique
La normalisation de l’information numérique sur les produits alimentaires est en route. GS1 France orchestre la constitution de Codeonline, appelé à devenir la référence publique des marques à l’usage de tous.
La normalisation de l’information numérique sur les produits alimentaires est en route. GS1 France orchestre la constitution de Codeonline, appelé à devenir la référence publique des marques à l’usage de tous.
Centraliser et offrir des données fiables sur les produits alimentaires engageant la responsabilité des marques ; tel est l’objectif auquel travaillent des industriels, des distributeurs et des représentants des consommateurs autour de GS1 France. Ce projet prend forme sous le nom de Codeonline Food. Il a été présenté à la presse début octobre.
Codeonline Food est un catalogue numérique issu des réflexions engagées il y a cinq ans entre l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), le Fonds français pour l’alimentation et la santé et la Fondation Avril (filières amont). Il fait partie du projet Num-Alim visant à recenser les produits, mais aussi à enregistrer les conditions de production agricoles, à suivre les achats et comportements alimentaires.
Les parties prenantes institutionnelles de Codeonline Foods sont GS1 France, l’Ania, Coop de France (les coopératives étant propriétaires de nombreuses marques), l’Ilec (Institut de liaisons et d’études des industries de consommation), la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et l’UFC Que choisir. Ce sont aussi quelque 18 000 fabricants de produits alimentaires de toutes tailles qui ont déjà alimenté le catalogue numérique géré par GS1 France.
Les données collectées sont dans un premier temps celles que l’on peut lire sur les étiquettes ou découvrir en scannant le code-barres. Elles sont au nombre de 35 et se répartissent entre les données de base (codes GTIN et GLN, type de produit, marques principale et secondaire, marché cible…), les données légales (libellé, liste des ingrédients, déclarations nutritionnelles, pays d’origine…), les données complémentaires (régime spécial, labels, Nutri-Score…), ainsi que les données visuelles (lien de téléchargement de l’image, description, date de fin de validité de l’image…).
Notre défi : embarquer les PME et TPE
« La base commence tout juste à se remplir », considère Paul Bounaud, responsable de la filière agroalimentaire de GS1 France. « Notre grand défi est d’embarquer tous les fabricants de marques alimentaires, de la plus petite à la plus grande entreprise, les PME, les TPE », a lancé Cédric Lecolley, directeur commercial et filières de GS1 France à la conférence.
Questionné sur le coût et les moyens pratiques de contribuer à Codeonline, Cédric Lecolley a souligné que l’accès était libre pour les adhérents de GS1 France, et rappelé la modicité du coût d’adhésion. Il a aussi promis que les équipes de GS1 se mobilisaient pour assister les entreprises dans leur transmission de données.
GS1 propose trois modes de transmission des données et fiches produits (voir graphique), dont un qui ne nécessite pas de système d’information adéquat.
Les données qui circulent ne sont pas fiables
La vocation de Codeonline Foods est d’être la référence en matière d’information sur les marques alimentaires. La diversification des canaux de distribution, avec le développement du commerce en ligne, ne constitue plus le seul motif à offrir une information numérisée partageable grâce aux standards élaborés au sein de GS1.
Les applications à l’usage des consommateurs, de type Yuka, se multiplient. « Les entreprises sont sollicitées tous les jours avec le déploiement de ces applications ; et les données qui circulent ne sont pas fiables », a argumenté Sarah Fornier, directrice de la communication de l’Ania.
Un téléchargement gratuit par mois
De nombreux autres organismes, de recherche entre autres, de santé publique ou d’information des consommateurs, peuvent s’appuyer sur cette base de données. Un moteur de recherche en facilitera l’usage.
Chacun pourra télécharger librement l'ensemble des données une fois par mois (au format Json). Cette facilité s'adresse aux entreprises ou organisations qui ne souhaitent pas forcément adhérer à GS1. Elle doit être techniquement au point dès janvier 2020.
Outil d’information commun et d’utilité publique
François Deprey, président de GS1 France, voit dans la numérisation une nouvelle étape dans la création d’un outil d’information commun et d’utilité publique, comme l’est devenu le code-barres.
Régis Ghozlan, directeur des systèmes d’information de l’UFC-Que choisir, a affirmé que cette « base de données fiable » servirait à animer l’application sur smartphones de l’association de consommateurs, estimant que ces derniers avaient besoin de décryptages. Nathalie Blaise, responsable nutrition de Coop de France, a estimé que Codeonline pourrait « rendre plus visibles les petites marques » et que ce serait pour les entreprises « une incitation à aller vers la digitalisation ».
Amanda Huguet-Millot, responsable veille et communication nutrition des aliments pour bébés Yooji, a témoigné de l’intérêt pour sa petite entreprise de se distinguer dans le marché bio et sans trace d’allergène. Un des fondateurs d’Allergobox, site Internet dédié aux allergiques, a pour sa part exprimé son besoin de se référer aux fabricants pour « suivre le cycle de vie des produits ».