Fruits et légumes
Prince de Bretagne en pointe sur l’agroécologie
La marque de légumes Prince de Bretagne célèbre cette année ses cinquante ans en réaffirmant son ancrage territorial et des valeurs humaines. Sa nouvelle signature, Les Maraîchers, marque sa volonté de se projeter vers une production résolument écoresponsable.
« Locale, familiale et 100 % bretonne » : dans sa communication professionnelle au salon Fruit Logistica de Berlin en février et grand public au Salon international de l’agriculture de Paris, la marque de l’Association d’organisations de producteurs (AOP) Cerafel n’a cessé de mettre en avant son ancrage dans son territoire. Une marque née en 1970 de la volonté de paysans de prendre leur destin en main, organisés depuis 1961 en coopératives et groupements, propriétaires de leurs marchés au cadran.
En cinquante ans, la marque a bien grandi. Son catalogue constitué au départ de trois légumes (choux-fleurs, artichauts, pommes de terre) propose désormais quarante-sept légumes, et même cent quarante-sept avec toutes les variétés (lire encadré). Prince de Bretagne ne cesse de faire monter en puissance sa gamme large de légumes bios (30 000 tonnes actuellement). Mais ce n’est là qu’une étape. Prince de Bretagne met tout en œuvre pour améliorer les pratiques de ses légumiers.
Nous allons généraliser la certification HVE de niveau 3
« Pratiquement tous nos producteurs sont certifiés Globalgap pour l’exportation. Nous développons peu à peu la gamme de légumes cultivés sans pesticides (200 producteurs pour 10 000 tonnes de tomates, échalotes, brocolis, romanesco, potimarrons, ndlr). Et demain, nous allons généraliser pour le marché français la certification HVE de niveau 3 », explique Marc Kéranguéven, président du Cerafel à qui est confiée la gestion de la marque, et de la plus importante coopérative légumière bretonne, la Sica Saint-Pol. Cette certification environnementale s’adresse aux agriculteurs ou groupements s’engageant dans des démarches vertueuses pour l’environnement.
Le niveau 3 du HVE, le seul pouvant être signalé au consommateur via un logo, se fonde sur « des indicateurs de résultats relatifs à la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et de l’irrigation », dit le ministère de la Transition écologique qui porte la certification environnementale. Les objectifs de Prince de Bretagne sont clairs : certifier en HVE 3, en 2022, tous les producteurs de plein champ et les serristes, avec comme étapes intermédiaires 2020 (25 % le plein champ, 50 % les abris) et 2021 (respectivement 50 et 100 %). Marc Kéranguéven concède qu’il sera plus difficile de réaliser ces objectifs chez les producteurs mixtes qui allient sur leur exploitation légumes et élevage, car la certification concerne l’exploitation en totalité.
Une demande qui émane de la grande distribution
Mais il est persuadé que cette orientation constituera le socle de base de la production agricole, demain. « Déjà, des enseignes nous font comprendre qu’à terme notre production ne sera plus référencée si elle ne prend pas en compte les aspects environnementaux », poursuit le président du Cerafel. Les organismes et structures de la filière y travaillent déjà. Les équipementiers aussi pour fournir aux légumiers de nouvelles solutions techniques. « Les bio-stimulants, les robots-bineurs, les systèmes de détection… Tout cela va se développer et dans cinq ans ou dix ans, c’est sûr, on ne travaillera plus les légumes comme aujourd’hui », avance-t-il.
2 000 producteurs, cinq coopératives
Prince de Bretagne est la marque de 2 000 producteurs (1 342 fermes) de cinq coopératives qui ont mis en marché, l’an passé, 450 000 tonnes de 47 légumes différents (147 avec les différentes variétés). Les surfaces cultivées varient de vingt à une centaine d’hectares, selon qu’ils soient spécialisés ou travaillent un autre atelier, souvent de l’élevage. Les poids lourds de la gamme sont constitués du chou-fleur, de la tomate, de l’artichaut, du brocoli, de l’échalote… La marque de légumes compte également une solide gamme de légumes bios : de 30 000 tonnes cette année avec 130 producteurs, elle devrait atteindre les 40 000 tonnes l’an prochain avec les futurs convertis au logo AB.