Pourquoi l’agroalimentaire doit continuer d’innover en période de crise
Les entreprises agroalimentaires innovent moins. Cependant, pour les spécialistes, il est important d’innover même en période de crise, en prenant en compte la croissance de la population d’Afrique subsaharienne et les tendances de consommation des plus jeunes.
Les entreprises agroalimentaires innovent moins. Cependant, pour les spécialistes, il est important d’innover même en période de crise, en prenant en compte la croissance de la population d’Afrique subsaharienne et les tendances de consommation des plus jeunes.
"Structurellement le poids de l’innovation a tendance à baisser en France”, a indiqué Emmanuel Fournet, directeur de la réussite client chez NielsenIQ, jeudi 28 mars à l’occasion d’un webinaire. Le poids de l’innovation dans le chiffre d’affaires des PGC-FLS est passé de 2,1 % en 2022 à 1,9 % en 2023. Pourtant, il ne faut pas détourner de l’innovation. “Les fabricants qui en période de crise innovent s’en sortent mieux et aussi les années suivantes”, a expliqué le directeur. “En innovant on se donne un levier de croissance supplémentaire à un instant T on construit notamment son cœur de gamme de demain", a argumenté Emmanuel Fournet.
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« En innovant on se donne un levier de croissance »
Alimentation : dans quel secteur innover ?
Il n’y a que dans la catégorie “plaisir” que les ventes UC ont progressé sur un an (+0,3%) en période. Dans le même temps, l’évolution est négative pour les produits du quotidien (-0,8%). On retrouve dans la catégorie plaisir les confiseries, biscuits, desserts, chips etc. C'est une réalité sur l’ensemble de la planète.
Les produits exotiques sont prisés par les Français
“Les produits exotiques séduisent les consommateurs tout au long des repas”, a ajouté Emmanuel Fournet. Parmi les produits en vogue, on retrouve les boissons sans alcool, les produits tex-mex, asiatiques. Les produits italiens ont aussi le vent en poulpe. Ces catégories de produits sont consommées aussi en sucré, au moment des desserts et en-cas.
Évolutions culturelles et démographiques
“Au-delà du seul désir d’exotisme, l’évolution démographique mondiale impliquera de répondre davantage aux besoins de certaines communautés”, a informé le directeur. Aujourd’hui plus de 70 % de la population subsaharienne a moins de 30 ans et d’ici 2030, 42% de la population mondiale de moins de 30 ans sera née en Afrique. “La consommation exotique continue de fonctionner à court terme et continuera de fonctionner dans les années à venir”, d’après Emmanuel Fournet.
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En halal, les ventes hors promotion ont progressé de 23,9% sur trois ans et de 7,2 % pour Isla Délice.
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Parmi les tendances de consommation des moins de 35 ans sans enfants on retrouve l'énergie et les protéines, le plaisir, le snacking et la consommation nomade et la world food. “Cette consommation des plus jeunes a toutes les chances de s'inscrire dans la durée et ils seront les consommateurs de demain”, a conclu Emmanuel Fournet.