Volailles
Poulet : Les importations progressent encore
Réunie en assemblée générale le 11 avril à Angers à l’occasion de son premier anniversaire, l’interprofession volailles Anvol a constaté que les importations de poulets augmentent toujours, même si elle note plusieurs signes encourageants.
Réunie en assemblée générale le 11 avril à Angers à l’occasion de son premier anniversaire, l’interprofession volailles Anvol a constaté que les importations de poulets augmentent toujours, même si elle note plusieurs signes encourageants.
La part de poulets importés pèse 43 % dans la consommation française, contre 41 % en 2016, une proportion tirée par la demande en restauration hors domicile et dans les industries agroalimentaires. Le premier constat de l’Association nationale interprofessionnelle de la volaille de chair (Anvol) lors de son assemblée générale du 11 avril à Angers paraît sombre. Avec 1,174 milliard de tonnes produites et déduction faite des volumes exportés (387 millions de tonnes), le besoin du marché français (1,302 milliard de tonnes) a été comblé par 582 Mt importées (+4 % en volume…).
Toutefois, selon Jean-Yves Ménard, président du comité poulet de chair, les premiers signes de la reconquête du marché par les entreprises nationales apparaissent. Il estime ainsi que la France atteint un palier et que la démarche collective qui vise à reprendre 10 % de ces volumes d’importation commence à porter ses fruits. Il reste néanmoins nécessaire de réaliser les investissements pour atteindre l’objectif de restreindre à 20-25 % les importations à horizon 10 ans.
Première étape : des outils compétitifs, l’interprofession ayant chiffré à 2,7 milliards d'euros les besoins financiers pour la modernisation des différents acteurs dont 2 milliards pour l’élevage. Le grand plan d’investissement est une des déceptions pour l’instant, même si Bretagne et pays de la Loire ont mis la main à la poche pour aider les éleveurs des filières grand export à se reconvertir en élevage de poulets de chair destiné au marché intérieur.
Étiquetage obligatoire : « le décret n’est toujours pas paru »
Autre axe, le faire savoir. D’où le message adressé par la voix du président de l’Anvol, Jean-Michel Shaeffer à l’administration : « en 2018, les comités et les fédérations ont effectué un travail de lobbying important pour permettre un étiquetage obligatoire des viandes dans les lieux de consommation. Nous constatons qu’à ce jour, malgré de nombreuses relances, le décret n’est toujours pas paru ». Il se réjouit en revanche d’un réel soutien de la DGCCRF avec la publication, début 2019, du code des usages. Celui-ci stipule par exemple qu’un plat cuisiné à la dinde doit contenir au moins 20 % de dinde.
Si la production de poulets continue à progresser, celle de la dinde peine avec des mises en place encore en retrait (-52 000 têtes par semaine en 2018 soit -1,5 % des abattages sur l’année), même si l’augmentation des poids moyens en a réduit les effets sur les tonnages. Le canard à rôtir marche bien (+10 800 têtes par semaine) malgré le retour des canards gras qui peuvent concurrencer ses pièces comme le montrent les augmentations de stock de filets (+36 %) et de cuisses (+59 %) ces six derniers mois.
La production label Rouge et bio en croissance
Du côté de la pintade, dont les Belges et les Allemands sont de plus en plus friands (20 % des volumes abattus en France sont exportés), les volumes reprennent des couleurs en repassant au-dessus du niveau de 2015.
Les labels Rouge progressent également, de 3 %, essentiellement sous l’effet de la croissance du poulet (2 %) grâce à la progression continue des découpes (10 % en 10 ans) mais aussi de la pintade (5 %) alors que les volailles festives label Rouge ont perdu 5 % l’an passé. Enfin, les volailles d'agriculture bio ont le vent en poupe avec +20 % en 2018.