Poules pondeuses : encore 10 % de non-conformité en France
93 élevages français de poules pondeuses en cage n’étaient pas conformes à la directive européenne sur le bien-être au 1er janvier, soit moins de 10 % de la production nationale d’œufs. Beaucoup pourraient cesser de produire d’ici trois mois. Pour l’instant, leurs œufs partent en casserie, principalement vers les pays tiers.
FranceAgriMer recensait, le 13 décembre dernier, 276 dossiers de demandes d’aides déposés durant l’année au titre de la mise aux normes des cages de pondeuses en France. Ils représentaient 13,4 millions de places pour un budget de 10,8 millions d’euros. Ceux- là sont aux normes ou en cours.
Au dernier pointage adressé par la France à la Commission européenne, il resterait cependant 93 élevages de poules pondeuses en cage non conformes sur les 700 que compte la France. « Il s’agit d’élevages clairement identifiés, mais dont le statut n’est pas précisément connu : ont-ils ou non un projet de production, vont-ils arrêter ? Je pense qu’une bonne part de ces places seront fermées dans les trois mois. Nous souhaitons évidemment que tous les élevages soient aux normes le plus rapidement possible. Il faudra sans doute cependant trouver une sortie professionnelle digne pour une dizaine de cas difficiles » explique Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l’aviculture (CFA).
Des professionnels « courroucés »
Au-delà des chiffres, ces données confirment que la France n’est pas encore tout à fait au point au regard de la directive du 19 juillet 1999. L’Allemagne, apparue comme la bonne élève, s’était imposée une mise aux normes il y a deux ans (achevée fin 2011).
La France s’attire les foudres de la Commission européenne au même titre que l’Espagne, la Pologne ou encore la Belgique. Une Commission aiguillonnée par le Parlement européen, qui a donné de la voix dès l’automne en s’opposant au report de la date d’interdiction des élevages sans cages aménagées et en demandant à la Commission de surveiller de près les contrevenants. Ce qui énerve Christian Marinov : « Nous sommes courroucés qu’on nous pointe du doigt, qu’on nous accuse d’être à l’égal des pays qui n’ont pas fait d’effort comme la Pologne ou la Bulgarie, alors que nous avons fait de gros efforts, que la profession a pris des engagements pour cela ». À noter que la situation espagnole n’est pas pleinement connue.