Poujol Frères construit une usine de transformation
En mai 2002, la SA Poujol Frères, dont le siège social est implanté à Millau (Aveyron), rachetait l’abattoir de Sainte-Geneviève-sur-Argence (au nord du département), alors géré par une société d’économie mixte dans laquelle la commune était majoritaire. L’outil traitait alors environ 2 000 tonnes de bovins par an. En 2003, l’abattoir en a produit 7 000 tonnes, ce qui représente 18 000 des 25 000 vaches adultes tuées en Aveyron plus des veaux.
Mais cette forte progression n’est qu’une première étape du développement de l’entreprise sur cette zone de l’Aubrac, où l’élevage bovin est omniprésent. « Nous voulons être une filière d’abattage régionale, afin de se positionner face aux grands groupes qui travaillent la viande et de proposer, ainsi, une alternative à nos clients, que ce soit en restauration hors domicile ou en grande distribution », explique Maurice Poletti, le directeur général opérationnel de l’entreprise.
Poujol Frères investit ainsi 10 millions d’euros dans une nouvelle usine de 10 200 m2 (dont 4 millions consacrés au process), ce qui fera passer son site de Sainte-Geneviève de 3 800 à 14 000 m2. Les travaux ont d’ores et déjà débuté et l’outil devrait être opérationnel à la fin du quatrième trimestre 2004. Le projet prévoit aussi la construction d’une station d’épuration pouvant traiter 13 000 équivalents/habitants.
L’entreprise y traitera uniquement des vaches adultes, races à viande ou races laitières. Les arrières seront transformés et proposés en gamme « catégorielle » et « compensée » sous vide PAD à la GMS et aux grossistes. Les avants seront destinés à la fabrication du steak haché frais et des produits surgelés (boulettes, steak haché surgelé, égrainé…) grâce à des lignes de production d’une capacité de 4,5 tonnes par heure. Une sélection de muscle PAD sera acheminée vers l’atelier de Millau, spécialisé dans la production de barquettes UVC pour la GMS et de produits piècés frais pour la RHD. Au total, le tonnage réalisé par la nouvelle usine sera de 13 000 tonnes par an. Les sites de Millau et de Sainte-Geneviève feront travailler, à eux deux, 180 personnes.
« Du point de vue commercial, nous nous développerons aussi bien sur le marché de la RHD que sur celui des GMS, conclut Maurice Poletti. Notre premier objectif est de nous faire connaître, nous penserons ensuite à créer notre propre marque. »