VIANDE
Porc : la Chine n’a plus d’appétit
La Chine n’a plus son appétit de 2016, entre production nationale dynamique et chute des prix intérieurs. De quoi pénaliser l’ensemble des fournisseurs.
La Chine n’a plus son appétit de 2016, entre production nationale dynamique et chute des prix intérieurs. De quoi pénaliser l’ensemble des fournisseurs.
Les principaux exportateurs mondiaux de viandes de porc voient leurs ventes à la Chine reculer. Sur janvier et février, la baisse était de 14 % pour les États-Unis, à 46 298 tonnes. En janvier, le Canada tentait de résister ; -0,8 % à 21 853 t, selon le Marché du porc breton (MPB). Avec des prix plus élevés et faute de parité euro/dollar favorable, l’Europe affichait en parallèle une baisse de 22 % de ses envois, selon Bruxelles, autour de 122 000 t. Selon Agreste, les expéditions françaises ont quant à elle reculé de 30 %. Une perte de volume qui touche en premier lieu la viande mais aussi la graisse.
Plus d’offres et chute des prix
Ces mauvais résultats sont à relier à la hausse de la production chinoise. La restructuration de la filière se traduit par un développement soutenu des élevages industriels. Déjà huit entreprises majeures ont annoncé des projets de production autour de 17 millions de porcs par an dans le nord-est du pays, soit 120 millions de porcs par an (20 % de la production totale), souligne le MPB. Cette augmentation de l’offre pèse sur les prix intérieurs qui se sont effondrés de 27,5 % en trois mois et atteignent des niveaux plus vus depuis avril 2014. De quoi inciter les importateurs chinois à revoir leur copie ; une offre nationale plus étoffée et compétitive limite leurs besoins et les incite à peser sur leurs prix d’achat. Ils se voient aidés par une rude concurrence internationale, entre hausse de la production aux États-Unis et au Canada, et des Brésiliens compétitifs et en quête de débouchés alors que la Russie leur a fermé ses portes fin 2017.