Politique alimentaire de l’UE : une stratégie de la décroissance pour les céréaliers français
Les céréaliers français ont dénoncé mercredi la perspective de « décroissance », que font peser selon eux sur l’agriculture, les propositions formulées par la Commission européenne concernant l’alimentation, qui prévoient notamment une réduction de 50% des pesticides d’ici 2030. « C’est inacceptable et nous appelons les pouvoirs publics européens et nationaux à renoncer aux effets d’annonce faciles et à engager, avec les acteurs concernés, une réflexion sérieuse et cohérente sur l’agriculture et l’alimentation de demain », ont estimé les producteurs de blé, de maïs, d’oléoprotéagineux et de betteraves, dans un communiqué commun. La feuille de route européenne se traduirait, si elle était appliquée, par « une chute de la production agricole française en céréales de l’ordre de 30% en volume et de 35% en valeur », a affirmé Eric Thirouin, président de l’AGPB, cosignataire de la tribune. « Economiquement, je ne vois pas comment on va pouvoir s’en sortir », a-t-il déclaré à l’AFP, estimant qu’une telle politique allait creuser davantage le déficit de l’Europe, en matière de souveraineté alimentaire. Une « étude d’impact » des mesures proposées par Bruxelles a été demandée.