PME : Comment Cora fidélise ses fournisseurs ?
A l’occasion de son salon annuel regroupant ses fournisseurs de produits traiteurs festifs, l’enseigne Cora veut pérenniser ses relations avec les PME et ETI françaises et les accompagner dans l’environnement difficile actuel.
A l’occasion de son salon annuel regroupant ses fournisseurs de produits traiteurs festifs, l’enseigne Cora veut pérenniser ses relations avec les PME et ETI françaises et les accompagner dans l’environnement difficile actuel.
Comme tous les ans depuis 1987, l’enseigne de grande distribution Cora a réuni ses fournisseurs de produits frais traditionnels à l’occasion de son salon PFT le 5 octobre 2022, pour permettre aux entreprises de se projeter sur la période des fêtes de fin d’année, et même au-delà.
« Le rayon traiteur réalise 15 % de son chiffre d’affaires sur le dernier mois de l’année, donc il ne faut pas se louper », indique Christophe Renard, directeur du développement PFT de Cora France. Cette année, l’enseigne a accueilli 130 fournisseurs PME et ETI à Pontcarré (Seine-et-Marne).
« Nous discutons des tendances avec les entreprises. Le vivier est énorme. C’est aussi l’occasion d’innover, pour les fournisseurs de se rencontrer, de s’entraider et de travailler ensemble ! », se réjouit Jean-François Rombach, chef des catégories produits traditionnel frais de Cora France. Les relations partenariales avec ses fournisseurs PME et ETI sont très importantes pour l’enseigne.
« Ces retrouvailles sont l’occasion d’assurer une fidélité et de discuter de sujets actuels très importants, comme l’inflation par exemple. Nous expliquons aux entreprises que nous restons très attentifs aux évolutions, et que nous ne pouvons pas supporter toutes les hausses. Maintenir l’événement est déjà une première étape pour rassurer nos fournisseurs. Nous sanctuarisons ce genre d’événement car il y a de moins en moins de PME. Il faut les accompagner tout en respectant les spécificités de chaque secteur », assure Jean-François Rombach.
De nombreuses PME et ETI sont à la recherche de différenciation de leurs produits. Celle-ci est obtenue grâce à un travail sur toute la filière et apporte une valeur ajoutée au produit fini. « Nous vendons nos produits à la découpe pour que le personnel des magasins aiguille le consommateur en fonction de ce qu’il veut. En venant sur ce stand, les consommateurs cherchent des informations sur les produits qu’ils n’ont pas en achetant au rayon libre-service », témoigne Mathieu Chevalier, porte-parole de la société fromagère du Livradois.
Des difficultés d’approvisionnement
L’une des inquiétudes de Cora et du monde agroalimentaire en général réside dans le manque de personnel, qui contraint certaines sociétés à arrêter des lignes de production, faute de bras pour la faire tourner. « Ça va être très difficile dans les mois qui viennent. Les produits traiteur sont particulièrement touchés par ces arrêts de lignes de production », avertit Franc Butty, directeur filières boucherie charcuterie fromage traiteur restauration de Cora France. L’enseigne éprouve en effet quelques difficultés pour s’approvisionner en fromages du fait de la baisse de la production laitière qui a diminué les fabrications.
Avec l’épisode récent de grippe aviaire, les volumes de produits à base de volaille, comme le foie gras, viennent à manquer. « Nous réfléchissons à la mise en place de filières avec des contrats tripartites intégrant bien-être animal et respect de l’environnement car c’est le sens de l’histoire. Cela nous permettrait de sécuriser nos approvisionnements et du travail que nous effectuons en amont », souligne Franc Butty. Toutes les filières animales sont concernées par ce futur projet, et notamment en porcin, Cora ayant l’objectif de valoriser l’intégralité de la carcasse. Ces contrats renforceront la fidélité des entreprises à l’enseigne.
« On reste optimiste », Franc Butty, directeur filières boucherie charcuterie fromage traiteur restauration de Cora France
« Nous avons connu des moments plus simples, ironise Franc Butty. On a l’impression de passer notre temps à négocier des revalorisations plutôt que faire du business. Le dialogue a toujours existé avec nos fournisseurs et continue aujourd’hui. Les problématiques s’accumulent mais on reste optimistes, il le faut ». « C’est un ouragan de difficultés qui s’abat sur nous mais il faut tenir le cap », ajoute Stéphanie Pierrat, pdg des charcuteries artisanales Pierrat. Malgré les difficultés, les PME continuent de travailler main dans la main avec l’enseigne. Pierrat a, par exemple, monté un cahier des charges avec Cora pour la commercialisation des ses jambons et jambonneaux cuits au foin. La société Charcuteries d’Alsace, a quant à elle participé, avec l'enseigne, à la création d’une filière porc en Alsace.
« Nous avons mis en place un cahier des charges très spécifiques répondant à toutes nos exigences de qualité, dont une alimentation à la ferme de 90 % et qui atteindra 100 % à termes. Au début, nous valorisions 100 cochons par semaine. Nous en sommes aujourd’hui à 400 porcs semaine. », raconte Jean-Michel Kruth, directeur des Charcuteries d’Alsace. La société valorise la carcasse porcine entière et a longuement discuté avec les abattoirs pour récupérer les têtes, oreilles et pieds de cochons, habituellement envoyés en Chine car mieux valorisés et donc difficilement trouvables sur le marché français.