Consommation
Pâtes ou patates, une histoire de génération
Presque tous les ménages achètent des féculents. Mais si les plus âgés préfèrent les pommes de terre fraîches, les plus jeunes se tournent davantage vers les pâtes.
Presque tous les ménages achètent des féculents. Mais si les plus âgés préfèrent les pommes de terre fraîches, les plus jeunes se tournent davantage vers les pâtes.
Les féculents sont incontournables dans les paniers. 98 % des ménages Français ont acheté des pâtes, 93 % des pommes de terre fraîches et 88 % du riz en 2017, d’après une synthèse de FranceAgriMer s’appuyant sur les données de Kantar. Pour les pâtes, le pourcentage est stable sur la dernière décennie, mais avec la croissance démographique, ce sont 1,9 million de ménages acheteurs en plus. Pour les pommes de terre, le taux de pénétration tend à se redresser depuis trois ans tandis que pour le riz, il recule.
Les plus jeunes préfèrent les produits transformés
La pomme de terre est en tête des dépenses en féculents chez les ménages de 65 ans et plus qui lui consacrent 59 % de leur budget féculents, contre 31 % pour les pâtes. Les pommes de terre fraîches représentent 73 % de leurs dépenses en pommes de terre (contre 62 % toutes classes d’âges confondues). Plus pratiques, avec leur longue durée de conservation, un temps de cuisson réduit et un simple geste pour les mettre dans la casserole, les pâtes ont la préférence des jeunes générations. Elles représentent 49 % de leur budget féculent, contre 39 % pour les pommes de terre. Près de la moitié des dépenses sont d’ailleurs réalisées sur les pommes de terre transformées. Le riz est davantage intergénérationnel, comptant pour 12 % des dépenses de la population (de 13 % pour les moins de 35 ans, à 10 % pour les plus de 65 ans).
Le choix dépend aussi du statut financier du ménage
Les achats de féculents sont plus importants chez les ménages les plus modestes. 92 % d’entre eux achètent du riz, par exemple, contre 83 % de ceux appartenant aux catégories aisées. À noter, le prix au kilogramme du riz est globalement inférieur à celui des pâtes, de l’ordre de 15 centimes d’euro de moins, un écart qui se creuse.
Pour les pommes de terre transformées aussi, l’écart est net selon les revenus : 83 % des ménages modestes achètent des pommes de terre surgelées contre 38 % des ménages aisés et 60 % des premiers achètent des pommes de terre en flocons contre 38 % des seconds.
Le statut financier a une influence encore plus marquée sur les quantités achetées par les ménages. Un ménage modeste a ainsi acheté 22 kg de pâtes pour sa consommation à domicile en 2017, c’est 7 kg de plus que la moyenne et 13 kg de plus que pour les catégories aisées. Une tendance qui s’observe aussi sur les autres féculents. Néanmoins, la composition du ménage n’est pas prise en compte dans ce calcul. Or, les ménages les plus modestes englobent davantage de familles nombreuses. Le nombre moyen de personnes le composant est de 3,1 contre 1,6 pour les ménages aisés.
FranceAgriMer prend donc en compte la notion d’unité de consommation pour gommer ce biais. Il est alors intéressant de constater que dans ce cas, les différences dans la consommation de pommes de terre fraîches et de riz entre les ménages les plus modestes et les plus aisés s’effacent. Certes réduites, elles persistent en revanche dans la consommation de pommes de terre transformées et de riz.