Parfum de fin de campagne
Après une semaine de hausse, le complexe oléagineux a démarré l’actuelle dans une ambiance morose. Les opérateurs prennent leurs bénéfices, le pétrole recule légèrement et les nouvelles du Brésil sont bonnes. Côté colza européen, la sécheresse inquiète.
Sur le marché de Chicago, le cours de l’huile a bénéficié la semaine dernière du soutien apporté par la bonne tenue du prix du pétrole. Le soja, lui, peine à suivre la hausse du maïs, malgré le besoin impérieux de maintenir des surfaces conséquentes ce printemps. Mais la situation aux États-Unis est reléguée au second plan à l’heure où les pays d’Amérique du Sud ont pris le relais sur le marché mondial. La demande en graines américaines fléchit, comme le confirme pour la seconde semaine des ventes à l’export en nette baisse.
Nouveau record du soja brésilien
Les récoltes du Brésil et de l’Argentine ne devraient finalement pas trop décevoir. Au Brésil, plus de deux tiers des sojas sont récoltés maintenant et malgré la pluie qui a fortement perturbé les travaux, la production nationale est attendue sur un nouveau record (72 millions de tonnes environ). En Argentine, la récolte en est à ses débuts mais les rendements sont très corrects. Selon différentes sources, la production nationale pourrait finalement s’établir entre 48,5 et 49,7 millions de tonnes.
Concernant la nouvelle récolte de colza, l’heure est à l’attentisme. Les opérateurs sont déjà avancés dans leurs engagements et ne sont pas incités à réaliser de nouvelles affaires dans l’immédiat. Les primes n’évoluent plus et le flou perdure sur les modalités de certification des entreprises françaises par rapport à la directive ENR. Par ailleurs, des inquiétudes se font sentir sur le manque d’eau et ses conséquences sur l’état des cultures.
Inquiétudes sur le colza européen
En France, pour le moment, la situation ne semble pas encore critique pour le colza mais les précipitations sont nettement inférieures à la normale ces deux derniers mois, notamment dans le Nord, l’Est et l’Ouest du pays. En Allemagne comme en Pologne, la situation est plus critique qu’en France pour le colza. Les semis ont été réalisés tardivement, dans de mauvaises conditions, des épisodes de gel intense ont endommagé les cultures et la sécheresse actuelle conduit les producteurs à retourner certaines parcelles. Le potentiel de rendement, selon certains opérateurs, est déjà dégradé. La production de graine dans l’Union européenne est prévue plus ou moins équivalente à celle de l’an passé (20,5 millions de tonnes en 2010 selon Oilworld) mais les disponibilités seront probablement inférieures car on s’attend à des stocks plus faibles au 30 juin. Parallèlement, les capacités de triturations en Europe vont augmenter. Cette situation explique l’attention particulière des opérateurs aux aspects climatiques d’ici la récolte, en Europe mais aussi chez nos potentiels fournisseurs que sont en premier lieu l’Ukraine, l’Australie et, dans une moindre mesure, le Canada.