Ovins : vers une baisse continue des disponibilités
La viande d’agneau ne fait pas exception à la règle, sa consommation est au plus bas. D’après TNS Secodip, les achats des ménages français en viande d’agneau ont diminué de 11 % sur la période allant de mi-juin à mi-septembre. Au stade grossiste, la situation a donc été peu favorable à la viande d’agneau qui a cumulé, à sa faible consommation, la concurrence des viandes britanniques dont les importations ont été très élevées tout au long du mois de septembre.
D’après l’Institut de l’élevage, la cotation de l’agneau français au stade grossiste avait chuté en juillet et août avant de remonter à 5,36 euros le kilo fin septembre. La consommation a sensiblement repris au mois de septembre avec la rentrée scolaire et les importations de viande britannique ont fini par diminuer à la fin du mois.
Ces deux dernières semaines la consommation de la viande d’agneau n’était toujours pas des plus dynamiques, elle reste très onéreuse face à des ménages en proie aux inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat dans un contexte économique peu rassurant.
Cependant, le prix de la viande d’agneau varie peu, du moins il ne baisse pas, de même que le cours de l’agneau vif en amont de la filière. Le statu quo tarifaire est actuellement de rigueur au sein de l’ensemble des maillons de la filière de l’agneau français, témoignant d’un marché, certes très calme, mais équilibré. En ce qui concerne les marchés en vif, les cours sont d’ailleurs relativement stables depuis la mi-juillet. En effet, le cours de l’agneau français n’a pas connu la chute estivale qu’il avait connu l’année dernière avec, selon l’Office de l’élevage, un prix moyen pondéré qui s’est stabilisé autour de 1,70 euro le kilo de carcasse. Ainsi, si la demande n’est pas euphorique sur le marché de l’agneau français, l’offre ne l’est pas non plus...
Le recul de la production française se poursuit
Du mois de janvier au mois d’août de cette année, les abattages contrôlés d’agneaux ont affiché un recul de 8 % par rapport à la même période de 2007 avec 3,6 millions de têtes abattues. Ce repli traduit alors la nouvelle baisse du cheptel de brebis reproductrices enregistrée en décembre 2007 (-3 %).
De plus, selon certaines sources régionales de l’Institut de l’élevage, les brebis considérées seraient de moins en moins fertiles. Enfin, moins nombreux, les agneaux sont également de plus en plus légers aux portes des abattoirs. Le poids moyen de carcasses d’agneaux était de 17,4 kg sur la période de janvier à août 2008, soit 300 grammes de moins qu’en 2006 et 2007. Il semblerait que, bien qu’elles aient été en hausse de 5 % en cumul sur les sept premiers mois de l’année, les importations françaises ne suffisent plus à compenser la baisse de production. De plus, si les importations en provenance du Royaume-Uni ont progressé, elles reculent en ce qui concerne le reste de nos fournisseurs.
Ceci ne présage pas une reprise à la hausse des disponibilités en viande ovine dans les rayons français. En effet, à cette baisse des disponibilités actuelle s’ajoute, en revanche, un maintien des abattages de brebis à de très hauts niveaux. Sur les huit premiers mois de l’année, l’Institut de l’élevage a enregistré une hausse de 12 % des réformes, une tendance qui semble s’aggraver...