Nutrition animale : vers la rupture en sans OGM
Ce n’est pas la baisse de ses volumes de 0,4 % en 2020 et de 0,9 % au premier semestre 2021 qui inquiète le plus la nutrition animale française, mais bien la flambée de tous les cours et le manque de certains produits comme le soja sans OGM.
Ce n’est pas la baisse de ses volumes de 0,4 % en 2020 et de 0,9 % au premier semestre 2021 qui inquiète le plus la nutrition animale française, mais bien la flambée de tous les cours et le manque de certains produits comme le soja sans OGM.
La nutrition animale alerte les filières animales : la hausse des cours de matières premières dépasse sa capacité d’adaptation. « Pour nos entreprises dont le résultat net moyen est de moins de 1 %, les marges de manœuvre sont nulles », a rappelé François Cholat, président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), lors de leur conférence de rentrée, le 2 septembre. « Nous estimons que la répercussion des hausses jusqu’au consommateur pourrait aller de 5 à 10 % selon les espèces », pointe Philippe Manry, directeur général de Sanders et de Avril Nutrition animale, vice-président du Snia.
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Tout est cher : l’indice IPPA des matières premières est ainsi passé de 100 à 130 en douze mois. Mais les tensions sont encore plus fortes sur certains produits. À tel point que le Snia prévient : « Le soja sans OGM pourrait venir à manquer dès le mois de novembre. » Et ce n’est pas les protéines animales transformées, autorisées par l’Union européenne depuis le 18 août dans l’alimentation des porcs et des volailles, qui vont compenser même partiellement ce manque, puisque les disponibilités sont faibles (moins de 500 000 t sur l’UE entière), les cours non stabilisés (de 300 à 700 €/t, selon certaines prospectives) et les conditions techniques non assurées (manque d’usines spécialisées pour éviter toute contamination croisée entre aliments de différentes espèces).
Les fabricants d’aliments pour animaux demandent donc aux filières de ne pas basculer pour l’instant dans une alimentation sans OGM, « car il faut déjà assurer celles dont le cahier des charges l’impose déjà », résume Philippe Manry. C’est notamment le cas des AOP laitières qui le souhaitent pourtant désormais.