Novolyze va commercialiser des germes modèles

> Karim-Franck Khinouche et Nicolas Braun, cofondateurs de Novolyze.
En 2012, deux anciens collègues, Nicolas Braun et Karim-Franck Khinouche, se lancent dans une nouvelle aventure : proposer aux entreprises agroalimentaires des solutions pour valider microbiologiquement leurs procédés industriels. « Nous travaillions ensemble chez un équipementier pour l'agroalimentaire. Nos clients nous demandaient souvent des garanties supplémentaires quant à leur équipement industriel, comme la garantie de ne pas avoir d'éléments pathogènes à la fin du process », explique Nicolas Braun, cofondateur de Novolyze. Ils créent alors une start-up baptisée Novolyze, afin de fournir des bactéries qualifiées, séchées et stabilisées. « L'idée est d'inoculer des bactéries non pathogènes qui se comportent comme des bactéries pathogènes, pour avoir la certitude en fin de process que le produit n'est pas contaminé, notamment à la Salmonella », indique Nicolas Braun. Jusqu'en mai 2015, ils dirigent et financent un programme de recherche, en partenariat avec l'Université de Dijon, sur des germes modèles permettant aux industriels de l'agroalimentaire de garantir la sécurité microbiologique de leurs produits, grâce à la validation de leurs procédés (four, système de pasteurisation, système de torréfaction, extrudeur).
Un premier contrat signé aux États-UnisLa société s'adresse en priorité aux industriels fabriquant des produits secs et solides, tels que des épices, des fruits à coque, des aliments pour animaux de compagnie, des céréales ou encore de l'alimentation infantile. En faisant appel en mai 2015 à du crowdfunding, sur la plateforme Anaxago, la start-up réussit à lever 900000 euros, qui seront complétés par la suite par Bpifrance et des banques pour atteindre 4 millions d'euros. Ce montant lui permet de s'installer à Dijon dans un laboratoire de 250 m2 aux normes pharmacologiques, de recruter des salariés pour passer d'un effectif de 5 à 13 personnes, d'avoir un site secondaire sur le Genopole à Évry et de s'implanter aux États-Unis.
Les deux associés vont désormais lancer la phase de commercialisation d'ici à l'été prochain. « Aux États-Unis, nous sommes en partenariat avec une dizaine de multinationales pour tester les produits. Mais nous avons déjà signé un premier contrat dans les premières semaines de janvier, qui nous a permis de réaliser le tiers de notre chiffre d'affaires prévisionnel 2016 », se réjouit Nicolas Braun. Si l'entreprise a commencé avec les États-Unis, elle souhaite également se développer en France. « Cela a été plus facile aux États-Unis grâce à la loi de 2011 Food Safety Modernization Act, qui impose aux industries de l'agroalimentaire et à leurs fournisseurs de garantir l'absence de pathogènes dans la durée. Elle entre en vigueur en
“ L'idée est d'inoculer des bactéries non pathogènes
” 2016 », précise-t-il. « En France, nous sommes bien plus en avance, mais des industriels viennent nous voir pour optimiser leur procédé, comme par exemple baisser leur barème de pasteurisation afin de réduire leur consommation d'énergie. Ils veulent être sûrs qu'en diminuant leur barème, cela ne favorise pas les bactéries. » A.-S. Le Bras
En permettant aux entreprises agroalimentaires de garantir dans la durée l'absence de risques microbiologiques lors de la fabrication de leurs produits, Novolyze affiche un positionnement innovant. Cela lui a valu un certain nombre de récompenses. Le 9 décembre 2015, le concours Genopole de
jeunes entreprises innovantes en biotechnologies industrielles, agronomiques et environnementales l'a récompensé en lui accordant le premier prix d'une valeur de 90 000 euros. La société a également remporté le trophée national P3A (projets agricoles et agroalimentaires d'avenir).