« Nous sommes prêts à expérimenter les contrats avec les abattoirs »

Robert Volut, président de la Fict.
Les Marchés Hebdo : Est-ce que les industriels charcutiers sont prêts à s'engager dans une contractualisation longue ?
Robert Volut : Dans cette crise que traverse la filière porcine, il n'y a pas de remède miracle, mais la contractualisation peut être un des éléments de la solution, que nous sommes prêts à expérimenter. Nous avons beaucoup de contrats à l'aval, nous devons aussi penser à des contrats avec les abattoirs. Il faut toutefois tenir compte de l'environnement économique français et européen, et que chaque entreprise soit claire sur sa stratégie. C'est à chacune d'inventer son système. Nous y réfléchissons, et nous travaillons par exemple avec Agritel sur un concept de contrat à livraison différée.
LMH : Êtes-vous favorable à l'étiquetage de l'origine de la viande dans les produits transformés ?
R. V. : 80 % des viandes utilisées dans les charcuteries françaises sont d'origine française. Les 20 % restants sont le fait de prix inférieurs sur d'autres marchés ou de déficits. Nous manquons de jambons pour faire du jambon cuit par exemple, ou de viandes de coche, de boyaux ou d'estomacs. Or, tant qu'un produit ne contient pas 100 % de viande française, il ne peut pas être étiqueté Viande de France. Nous comprenons que les éleveurs veuillent recommander le porc français, mais la provenance n'est pas suffisante pour définir la qualité.