Investissement
Saint Jean s’engage dans un projet industriel d’envergure pour grandir dans les pâtes farcies
En pleine croissance, le groupe Saint Jean investit 48 millions d’euros pour multiplier par 2,6 sa capacité de production de pâtes farcies. Son ambition : atteindre 10 % de parts de marché en 2030.
En pleine croissance, le groupe Saint Jean investit 48 millions d’euros pour multiplier par 2,6 sa capacité de production de pâtes farcies. Son ambition : atteindre 10 % de parts de marché en 2030.
C’est un projet d’envergure que Guillaume Blanloeil, président du groupe Saint Jean, était fier de présenter par visioconférence à la presse le 8 décembre dernier. Le groupe investit pas moins de 48 millions d’euros pour moderniser et agrandir son site principal de Romans-sur-Isère (Drôme). « C’est un projet que nous mûrissons depuis longtemps et il permettra à la société d’être impliquée sur ses marchés pour de nombreuses années », a déclaré le président. Le marché des pâtes farcies semble en effet porteur. « Ce marché croît régulièrement de 5 % par an. On y est légitime et présent depuis longtemps. Notre ambition est de croître plus vite que ce marché, explique le président. Notre part de marché est actuellement de 6,7 %, nous voulons passer à 10 % en 2030. Je suis confiant sur la rentabilité de cet investissement à terme », ajoute-t-il.
Je suis confiant sur la rentabilité de cet investissement à terme
Saint Jean s’affirme numéro trois de ce marché derrière Rana et Lustucru, et croît « plus vite que ses concurrents », au dire de Guillaume Blanloeil. L’avenir semble donc prometteur pour la société qui investit un montant important uniquement grâce à ses fonds propres et des prêts bancaires. Aucune subvention de la région, de l’État ou autres n’est venue compléter le financement. Un sacré pari donc, d’autant plus que la crise sanitaire a quelque peu affecté les activités du groupe cette année. « Ce sont potentiellement 8 % de croissance non réalisée cette année à date. Notre premier trimestre a affiché une croissance de 8 % et le deuxième et troisième sont retombés à zéro, en raison de la fermeture de nos débouchés en RHD, qui représentent 25 % de notre chiffre d’affaires », explique le président. Ceci étant, en 2019, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires triple net de 81 millions d’euros, en croissance de 9 %, alors qu’il n’en réalisait que 19 millions en 2005. Son résultat net s’est élevé à 3,3 millions d’euros.
Obtenir le label Vitrine Industrie du futur
Le 5 novembre dernier, la première pierre de ce projet qui va occuper le groupe jusqu’en 2023 a été posée, en présence de la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval. Elle a notamment salué l’effort consenti par le groupe pour acquérir des friches industrielles, une difficulté supplémentaire dans la construction du projet. Ce sont 30 000 m2 d’anciens terrains industriels qui ont été acquis par le groupe, afin de préserver les terres agricoles des alentours. « Notre difficulté a été de trouver des surfaces foncières. Nous avons acquis des terrains à proximité de notre activité, où il y avait déjà des installations. Cela a ajouté des problématiques de dépollution, de destruction de bâtiments, etc. Mais ça permet un projet vertueux d’un point de vue environnemental », considère Guillaume Blanloeil.
Par ailleurs, les nouveaux bâtiments bénéficieront de technologies innovantes notamment pour la production de froid qui permettront de réaliser 40 % d’économie par rapport aux consommations actuelles. La chaleur produite sera également en partie récupérée pour le chauffage des bureaux. Outre les aspects logistiques et techniques, le groupe a soigné les détails pour améliorer le cadre de travail de ses salariés, avec des espaces plus aérés et des conditions de sécurité et de confort améliorées. L’objectif de Saint Jean est d’obtenir le label Vitrine Industrie du futur, décerné par l’Alliance Industrie du futur qui évalue et reconnaît les compétences des industries dans les domaines sociétaux, technologiques, énergétiques, environnementaux et organisationnels.
15 000 tonnes de pâtes farcies en 2030
Concrètement, Saint Jean s’apprête à agrandir son site d’un peu moins de 20 000 m2 supplémentaires. En premier lieu, une plateforme logistique de 4 500 m2 sera livrée en mars 2022. Elle permettra à la société de regrouper sur un seul site son stockage de produits finis et la préparation de commande, ceci notamment pour améliorer les services logistiques pour ses clients et simplifier les flux concernant les ventes en ligne. Entre juin et septembre 2022, le nouvel atelier de pâtes farcies devrait à son tour sortir de terre, sur une surface de 7 500 m2. Il permettra à la société de multiplier par 2,6 sa capacité de production de pâtes farcies pour atteindre 15 000 tonnes en 2030. Suivront les locaux techniques sur une surface de 2 500 m2 et le nouveau siège social du groupe de 4 700 m2 à la mi-2023.
La direction veut obtenir les certifications Iso 14001 et Iso 50001, à l’instar de ses six autres sites industriels. Ce sont 150 emplois qui devraient être créés à l’horizon 2030. Ce nouvel outil devrait également permettre au groupe de continuer son développement à l'étranger, un relais de croissance non négligeable. Si ses activités ont un peu ralenti en Corée, en raison de la crise sanitaire, Saint Jean se développe aussi en Allemagne et en Chine. À l’horizon 2030, le groupe souhaite porter son chiffre d’affaires global à 150 millions d’euros, dont 10 % au niveau international.
Des nouvelles acquisitions à venir
En mars 2020, le groupe Saint Jean mettait la main sur l’un de ses fournisseurs d’œuf, la société Deroux Frères. Implantée dans la Drôme, elle exerce une activité de production, de casserie, d’achat et de vente d’œufs. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 8,7 millions d’euros en 2019 et est le plus important fournisseur en œufs de Saint Jean. Le groupe se dit toujours ouvert à de nouvelles opportunités d’acquisitions. « Saint Jean reste à l’affût d’achats pour croître plus vite. Il ne s’agit pas d’acheter pour acheter. Mais si les propositions sont pertinentes pour notre groupe, nous n’hésiterons pas à acquérir d’autres sociétés », confie le président, Guillaume Blanloeil. La dernière acquisition datait de 2016, avec le rachat d’un site de quenelles.