Montée de la mer Noire
Le marché des céréales réagit à l’annonce du retour de la Russie aux affaires après une longue absence. Les cours ne décrochent pas brutalement pour autant, les inquiètudes liées à la sécheresse dominant toujours l’orientation du marché.
Période du 26 mai au 1er juin. L’évènement de la semaine écoulée concerne bien sûr l’annonce officielle du retour de la Russie sur le marché mondial des céréales après une longue absence. Cette nouvelle intervient trois jours après la levée des quotas d’exportation en Ukraine et ce flux de la mer Noire n’a évidemment pas été sans conséquences sur les cours mondiaux, européens et français. Le marché avait déjà plus ou moins anticipé ce retour de la Russie aux affaires. La baisse qui s’en est suivie sur le marché à terme européen a été, dans un premier temps, relative car elle intervenait après une série de hausses. Et ce d’autant plus que les fondamentaux créés par la sécheresse persistent. La récolte russe étant en outre elle-même exposée actuellement au phénomène de la sécheresse, on ne lui prédit pas une récolte opulente. Il est d’ailleurs probable que ce pays mette en place un système de gestion des exportations comparable à celui établi en Ukraine, comme des taxes à l’exportation. La baisse s’est néanmoins très sensiblement accentuée avec les premières précipitations sérieuses dans le Nord de l’UE et aussi d’importantes prises de profit (voir ci-contre).
Export : la France ne s’attend pas à renouveler son record
Par ailleurs, la production mondiale de blé est annoncée en retrait de 5 millions de tonnes (Mt) dans le rapport du Conseil international des céréales (CIC) publié jeudi, par rapport aux prévisions d’avril. Le retour de la Russie et de l’Ukraine vont assurer un nouvel équilibre dans un marché mondial dominé, durant toute la campagne qui s’achève, par les blés américains et français. La France ne s’attend pas à renouveler son record 2010-2011 d’exportation vers les pays tiers (plus de 12 Mt chargées à fin mai), car elle attaquera la nouvelle campagne avec un stock de report réduit et sans doute une récolte en baisse sensible, malgré l’augmentation des surfaces. Les États-Unis non plus ne possèderont pas un disponible exportable aussi important, compte tenu de la présentation des cultures outre-Atlantique.
Le CIC a abaissé de 1 Mt sa prévision de stock à 185 Mt, mais l’a maintenue à 61 Mt chez les plus grands exportateurs mondiaux, parmi lesquels on va donc retrouver la Russie.
L’inconnue de la production chinoise
En ce qui concerne le maïs, le record de production annoncé est consolidé de 1 Mt à 848 Mt, mais on s’interroge sur les pertes de surfaces réellement ensemencées par les farmers de la « corn belt » en raison des pluies.
Il y a également l’inconnue de la production chinoise, nombre d’observateurs jugeant peu crédibles les déclarations officielles chinoises, annonçant une production de maïs 2011-2012 à 181,5 Mt. En France, le potentiel de production est encore préservé. Mais malgré le record de production confirmé et une réduction de 1 Mt de la consommation, le stock de report est revu en baisse de 5 Mt, à 111 Mt.