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Melon : les indicateurs sont au vert mais…

La production française devrait se situer cette année autour de 264 000 tonnes.
Les volumes attendus sont relativement stables, en Espagne comme en France, et les téléscopages entre les différentes origines devraient être évités. Devraient, car le climat des mois de mai et juin sera déterminant.

Pour désamorcer une crise éventuelle, les pays producteurs de melons, membres de l’Arefhl (Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles), ont entamé une concertation.

Au Maroc, la récolte a démarré en février et a atteint son pic le 10 mai. D’une manière générale, la maturité accuse un retard de 10 à 15 jours, dû aux mauvaises conditions climatiques qui ont entraîné des récoltes échelonnées et de petits calibres en début de saison. La majorité de la production est constituée de charentais vert, mais une petite culture de différentes variétés de type jaune émerge dans la région de Kénitra, au nord de Rabat. Sur la zone d’Agadir et Dakhla, les surfaces sont en hausse sur du charentais vert. Elles sont stables à Marrakech (charentais vert) mais pour gagner en précocité, des cultures sous abris sont mises en place. La récolte sur cette zone devrait s’achever fin mai, signant la fin de la campagne marocaine.

En Espagne, les surfaces sont stables (2 150 ha) et le climat assez froid et humide a ralenti la croissance des plantes et la récolte n’aura pas d’avance. En revanche, les réserves en eau ont été reconstituées dans la plupart des régions. Dans la région d’Almeria, zone précoce, les surfaces de charentais (450 ha) sous abris sont en nette régression (-30 %). Le pic de production s’étendra jusqu’au 20 mai et la récolte d’Almeria se terminera le 10 juin. Les superficies sur les zones de Séville et Malaga ont été transférées vers Murcie où la pression foncière est moins importante. Mais globalement, ce décalage n’entraînera pas d’augmentation de surface pour la zone Malaga-Séville/Murcie-Carthagène (1 600 ha). Là aussi, les plantes ont été freinées par le froid, il n’y aura donc pas d’avance sur la récolte. Dans ces deux zones, les charentais jaunes (stabilité) prédominent et le charentais vert ne constitue que 20 à 25 % du potentiel. Néanmoins, il n’est pas à exclure que ce chiffre soit sous-estimé. La production s’étalera du 10 mai au 10 juillet. Le climat de mai sera déterminant pour préciser le pic de production attendu dans la première quinzaine de juin. Globalement, l’Espagne sera présente sur les marchés du 10 mai au 10 juillet.

Baisse des superficies, hausse des rendements

En France, la production devrait se situer autour de 264 000 tonnes réparties sur 13 100 ha. Ce chiffre indique une légère baisse des superficies mais, explique Catherine Taussig (Aprel) qui a collecté les informations présentées à Medfel, « les volumes seront stables car les rendements seront plus importants que l’an dernier. »Dans le Sud-Est, la production devrait avoisiner les 122 000 tonnes. En Provence et dans la Drôme, les pluies printanières ont permis de reconstituer les réserves en eau, surtout dans les zones de coteaux. Ces deux zones devraient produire environ 66 000 tonnes. Sur le plan des modes de conduite, « la tendance est à l’augmentation des cultures sous bâches à cause des virus, même en plantations tardives. » En Languedoc-Roussillon (56 000 t), une légère hausse des productions sur le créneau chenilles et bâches est constatée. « Les plantations des chenilles ont été réalisées dans d’excellentes conditions », souligne Catherine Taussig. Le bassin Sud-Ouest est composé de deux zones distinctes. En Lot-et-Garonne et Gers, les tonnages s’élèvent à 20 000 tonnes. C’est la stabilité, voire une légère baisse des surfaces. « Les cultures sont en place, mais il n’y aura pas d’avance. » Dans le Tarn-et-Garonne, 38 000 tonnes sont attendues, mais de « légères baisse de surfaces ont été constatées, variables selon les opérateurs. » Enfin, le Centre-Ouest présente une légère baisse des surfaces mais une stabilité des volumes (83 000 t). Pour conclure, Catherine Taussig précise : « les débuts de récolte en Provence sont annoncés pour début mai en tunnels chauffés et le 15 mai pour tunnels froids. Néanmoins, il est difficile de donner des chiffres en termes de volumes pour cette période de la saison, car à l’heure des prévisions, il était trop tôt pour affiner les estimations sur la base des nouaisons. » Enfin, « le télescopage Espagne-France dépendra du climat des mois de mai et juin. » Les problèmes de cohabitation, mais aussi d’intérêts partagés, ont fait l’objet d’une première réunion des pays producteurs de melon, membres de l’Arefhl. Signe « d’une volonté de dialogue et de rencontre » selon un participant, Tunisie, Maroc, Espagne Italie et France se sont retrouvés autour de la table de discussion. Il a notamment été question de la prochaine ouverture des pays de la Méditerranée au libre-échange, « qu’il faut préparer », et de l’harmonisation des produits phytosanitaires. Une nouvelle réunion est prévue à l’automne afin de tirer le bilan de la campagne en cours. Globalement, hormis problèmes climatiques et écueils commerciaux, cette campagne ne se présente donc pas comme une année à risque. « Les prévisions donnent de bonnes indications,a souligné Bernard Borredon, coprésident de l’Association interprofessionnelle de 1 re mise en marché du melon. Nous savons que les rendements seront supérieurs à ceux de l’an dernier, mais nous ne sommes pas dans un cas de surproduction. Ceci étant, en matière de melon, il est difficile de prétendre que tout est acquis. »

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