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Conjoncture
Marché mondial et offre ont pesé sur les prix du porc

Croissance de l’offre et demande en berne ont plombé la valorisation de la viande de porc au premier semestre, en France comme en Europe. Si les récentes agitations du marché mondial sont en mesure de redistribuer les cartes, la concurrence devrait rester rude entre grands pays producteurs.

Les exports de l'Union européenne vers la Chine ont reculé de 5,9% sur un an.
© B. C.

Le bilan du premier semestre est décevant pour la filière porcine française. La valorisation de la production n’a pas été au rendez-vous, entre hausse de l’offre, consommation terne et export en demi-teinte.

De janvier à juin, le prix de base 56 TMP s’est affiché 18 % sous son niveau de l’an dernier, et les prix des découpes sur le Min de Rungis ont reculé de 0,4 à 10,9 %. Sur les quatre premiers mois de l’année, les exportations françaises ont perdu 1,4 % en valeur par rapport à 2017, selon les données Ifip-Marché du porc breton (MPB), quand Agreste relève une hausse de 8,7 % des volumes expédiés. La mise sous pression des tarifs à l'export est à rapprocher d’une concurrence internationale accrue mais aussi d’une baisse des envois de pièces à plus forte valeur ajoutée, notamment vers la Chine, estime-t-on dans le secteur.

La France s’inscrit dans une tendance européenne. Partout est relevé un désintérêt des consommateurs et des difficultés à maintenir le cap à l’étranger. Selon Bruxelles, en quatre mois, l’Union européenne (UE) a exporté près de 1,3 million de tonnes équivalent carcasse de viande de porc, soit seulement 0,2 % de plus en un an. Les mauvais résultats vers la Chine (-5,9 %) sont compensés par le dynamisme de l’Asie ; +6,6 % au Japon, +16,4 % aux Philippines, +25 % en Corée du Sud.

Ce rebond des volumes expédiés ne permet toutefois pas d’absorber une production communautaire en croissance ; +1 % dans l’ensemble Allemagne, Danemark et Pays-Bas, +4 % dans la zone Uniporc Ouest au premier semestre, selon le MPB, et +7 % en Espagne sur la période janvier-avril.

Un marché mondial bousculé

Pour le second semestre, si peu de changements se dessinent du côté de l’offre et de la demande européennes, le marché mondial semble vouloir changer de physionomie. Alors que la production aux États-Unis est attendue par l’USDA en hausse de 5 % sur la fin d’année, l’heure est au blocage chez deux de ses principaux clients. La Chine et le Mexique ont revu à la hausse leurs taxes sur les viandes américaines, laissant entrevoir une baisse notable des ventes dès cet été. Ainsi, l’Europe ne doit-elle pas exclure un regain de concurrence des États-Unis vers le reste du monde, et notamment en Asie. La moindre présence des États-Unis en Chine peut néanmoins être de bon augure pour l’UE qui retrouve de l’intérêt aux yeux du géant asiatique. En outre, après avoir chuté à des niveaux plus vus depuis 2014 sous le poids de l’offre nationale, le prix du porc en Chine renoue avec la hausse, tandis que le manque à gagner des éleveurs chinois depuis plusieurs mois semble en mesure de se traduire par un ralentissement de la production comme tendait à le souligner un cheptel porcin en repli de 370 000 têtes en avril.

Le Brésil, toujours en mal du débouché russe, devrait toutefois réclamer sa part du marché asiatique et continuer à se montrer agressif. En quatre mois, ces ventes ont gagné 18 % vers Hong Kong, 165 % vers le Chine, 113 % vers les Philippines et 8 % vers le Japon.

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