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L’OIE se pose en arbitre du bien-être animal

L’office international de la santé animale (OIE) souhaite définir des lignes directrices sur le bien-être animal. Elles permettront de combler un vide dans les accords conclus au sein de l’OMC. 

L’Office international des épizooties (OIE) veut devenir « l’organisation phare » en matière de bien-être animal. Son directeur général, Bernard Vallat, l’a affirmé lundi à l’ouverture d’une conférence mondiale sur ce thème. En réunissant durant trois jours à Paris des experts et responsables politiques internationaux, l’OIE souhaite aboutir à des lignes directrices sur le bien-être animal, qui n’est couvert par aucun accord au niveau mondial. « Ces lignes directrices pourront être suivies sur une base bilatérale, par nos 166 pays membres, ou sur une base régionale, nationale ou internationale, par le secteur privé, a-t-il expliqué. Par exemple, lors de l’élaboration de cahiers des charges entre des distributeurs ou chaînes de restauration et des producteurs». L’idée est aussi de favoriser l’harmonisation « progressive » des législations nationales et d’appuyer les pays qui en sont dépourvus.

L’OIE a mis en place cinq groupes de travail. L’un d’eux planche sur les principes généraux du bien-être animal. Ses propositions seront présentées en mai prochain, lors de l’assemblée générale des pays membres de l’organisation. Quatre autres groupes sont davantage thématiques, sur le transport terrestre, le transport maritime, les méthodes d’abattage pour la consommation, les méthodes d’abattage pour des raisons sanitaires. Leurs travaux seront examinés lors de la conférence, afin d’élaborer des projets plus précis en vue d’une adoption lors de l’assemblée générale en mai 2005.

« L’intérêt de l’OIE pour le bien-être animal explose le mythe selon lequel il s’agit seulement d’un problème de pays riches », a souligné David Byrne, commissaire européen de la Santé et de la protection du consommateur. Il a rejeté les critiques de certains producteurs et industriels de l’agroalimentaire, selon lesquelles le renforcement des règles de bien-être animal conduit à l’accroissement des prix de revient.

«Il n’y a pas de coûts additionnels»

« L’expérience européenne montre que dans de nombreux cas, il n’y a pas de coûts additionnels significatifs, a-t-il déclaré. Si de tels coûts apparaissent, ils peuvent être largement absorbés par le différentiel de prix, dès lors que les produits sont marketés et que les consommateurs sont correctement informés ». D’après lui, l’industrie agroalimentaire est placée devant un défi. Celui de proposer un choix de produits plus large, en fonction de l’intérêt du consommateur pour le bien-être animal.

Renate Künast, ministre allemande de la protection du consommateur, de l’Alimentation et de l’Agriculture, considère que le bien-être animal va de pair avec la prévention des épizooties. « L’élevage intensif, le partage des tâches, le transport favorisent la propagation des maladies», a-t-elle déclaré. Selon elle, l’OIE doit préciser les modes d’élevage adéquats. « Le bien-être animal fait partie intégrante d’un modèle agricole durable, a-t-elle ajouté. Il peut permettre de gagner des parts de marché ou de les conserver ». Elle a aussi insisté pour « que les efforts à consentir soient payés de retour, au stade de la production. Cela implique de définir une législation internationale».

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