L’offre baisse, surtout en vaches laitières
Sous la pression d’une demande en retrait, les prix se sont dernièrement effrités sur le marché bovin. Cependant, la modestie de l’offre contribue à maintenir les cours à un niveau élevé.
Parallélement, la consommation ne s’améliore pas. Elle aurait reculé de 3,3 % de puis le début de l’année selon les relevés du Panel Sécodip. Pour beaucoup d’opérateurs, des prix de vente trop élevés de la découpe pénalisent une éventuelle reprise des ventes. Mais la situation n’est peut-être pas près d’évoluer puisque d’ores et déjà beaucoup prédisent que l’offre devrait encore reculer cette été, ce qui a poussé certains abattoirs à prendre des engagements d’achats élevés pour le mois d’août, afin d’être certains d’assurer le bon fonctionnement de leurs outils...
9 % de réformes laitières en moins
D’après le dernier bilan d’Agreste, de janvier à fin mai la cotation moyenne des gros bovins se situe à 1,62 euro/kg vif, soit 13 % de plus qu’en 2004. Elle situe nettement au-dessus du niveau de l’année 2000, qui était le dernier record jusqu’au déclenchement de la crise.
En cumul sur le premier trimestre, la production indigène contrôlée des gros bovins recule de 5,1 % en tête et de 3,9 % en poids par rapport à 2004. La baisse est particulièrement flagrante pour les vaches : -9 % en tête et -8 % en tonnage. Pour les génisses, la diminution de la production est proche de 7 % en tête et 5 % en poids.
Une offre intérieure insuffisante a favorisé le développement des importations qui sont en progression de 7 % au premier trimestre par rapport à 2004. Cette situation a particulièrement profité à l’Espagne (+18 %), à l’Irlande (+56 %) et à l’Italie (+7%). Les exportations ont diminué de presque 17 % sur cette même période...
2,4 millions de laitières en moins dans l’UE en 2010
L’institut de l’Élevage s’est dernièrement penché sur les prévisions de production bovine, compte tenu de la mise en place de la nouvelle PAC. L’Institut estime que d’ici à 2010, on devrait compter 2,4 millions de vaches laitières en moins dans l’UE à 25, tandis que le cheptel allaitant connaîtra lui aussi un petit recul.
Au niveau français, l’évolution du cheptel laitier sera étroitement lié à la croissance des rendements et à la vitesse de restructuration des exploitations. En tenant compte d’une progression modérée des rendements (100 kg/vache et par an en 2010), le GEB obtient un cheptel de 3,68 millions de tête, soit 7 % de production en moins en 6 ans.
Du côté du cheptel allaitant, compte tenu des perspectives globales d’offre d’animaux d’élevage dans l’Union, on peut attendre une stagnation, voire une légère augmentation du troupeau dans les bassins allaitants traditionnels du Charolais, voire du Limousin et du Massif Central. De plus, la part du cheptel allaitant devrait aussi s’accroître dans les zones laitières.
La France, qui détenait environ 4 millions de vaches allaitantes fin 2004 pourrait ainsi compter à l’horizon 2010 de l’ordre de 50.000 à 100.000 vaches supplémentaires.
Au total, la production nationale compterait une vache allaitante en plus pour 3 ou 4 vaches laitières en moins, même si retrouver les 300.000 vaches allaitantes perdues depuis 3 ans semble bien improbable !