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L'industrie agroalimentaire s'engage déjà pour le climat



Maîtrise de la consommation d'énergie, récupération de chaleur, recours aux emballages recyclables, mutualisation des transports... Pour des questions environnementales mais aussi économiques, le secteur agroalimentaire modifie de plus en plus ses pratiques. À l'occasion de COP21, exemples d'entreprises qui agissent à leur échelle contre le réchauffement climatique.

Les entreprises agroalimentaires travaillent à réduire leur impact sur l'environnement, en s'engageant notamment sur leurs approvisionnements, l'efficacité énergétique, les emballages, la logistique et le gaspillage alimentaire. Retour d'expériences.

Quatre jours avant l'ouverture au Bourget de la vingt et unième conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21), l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) a publié, le 26 novembre, son livre vert. Elle y présente cent actions concrètes du secteur pour lutter contre le changement climatique. Représentant 4 % des émissions totales de CO2 en France, les entreprises agroalimentaires sont « à la fois victimes, responsables et acteurs dans la recherche de solutions face au changement climatique », rappelle Thierry Gaillard, vice-président de l'Ania chargé du développement durable, dans un communiqué.

Parmi les différents axes d'amélioration possibles, les entreprises agroalimentaires travaillent principalement à leur efficacité énergétique. Ainsi près d'un tiers des actions présentées dans le livre ” vert de l'Ania permettent d'améliorer l'efficacité énergétique des procédés de fabrication, de récupérer l'énergie et la chaleur, d'utiliser des combustibles moins polluants et des énergies renouvelables ou encore de former et sensibiliser les salariés aux économies d'énergie. Une préoccupation essentielle pour l'industrie agroalimentaire, qui est le troisième secteur industriel le plus consommateur d'énergie derrière la chimie et la métallurgie, d'après une enquête de l'Insee sur les consommations d'énergie de 2013. L'efficacité énergétique s'avère aussi un réel enjeu de compétitivité pour les entreprises agroalimentaires, alors que l'énergie représente en moyenne le deuxième poste de coût de production derrière les matières premières, selon l'Ania.

L'agroalimentaire est le troisième secteur le plus consommateur d'énergie

Optimiser le transport

Autre axe étudié par le secteur, l'optimisation de la logistique et du transport, alors qu'un quart du transport routier sert aux produits agricoles et agroalimentaires. Les actions entreprises par les entreprises agroalimentaires portent sur les flux logistiques, le taux de remplissage des camions et la mutualisation, l'utilisation de transports alternatifs aux camions et de véhicules « propres » ou encore la sensibilisation des transporteurs et salariés. Le groupe Bonduelle a par exemple privilégié le transport de ses salades entre l'Espagne et la France en flux combiné rail-route, ce qui lui a permis d'éviter l'émission de plus de 5000 tonnes d'équivalent CO2 en 2013-2014.

L'emballage et son recyclage constitue une autre préoccupation environnementale des industriels, qui tendent à utiliser davantage de matériaux recyclés et à informer les consommateurs sur le tri. Nombre d'entreprises ont notamment réduit le suremballage. Carrefour par exemple, communique>> sur une économie de 800 tonnes d'emballages en 2014 sur plus de 200 produits à sa marque.

LE PROGRAMME LIFEBEEFCARBON SALUÉ PAR L'ONU Focus

Souvent montrée du doigt pour ses émissions de gaz à effet de serre, la filière viande bovine s'est engagée, à travers le programme européen Life Beef Carbon, à réduire l'empreinte carbone de la viande bovine de 15 % d'ici à dix ans. Life Beef Carbon s'est vu attribuer, le 1er décembre, le label COP21 par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal. Ce programme a également été labellisé LPAA (plan d'actions Paris-Lima) par l'Organisation des Nations unies. « Il a été sélectionné comme un programme européen ambitieux, techniquement efficace, scientifiquement valide et pertinent pour venir compléter les engagements des États dans la lutte contre le changement climatique », souligne un communiqué conjoint d'Interbev et de l'Institut de l'élevage. Quatre pays (la France, l'Irlande, l'Italie et l'Espagne) participent à ce projet collectif, qui débutera en janvier. L'empreinte carbone de 2 000 fermes sera évaluée, dont 1 700 françaises, grâce au logiciel Cap'2ER. Parmi elles, 170 seront retenues pour tester les meilleures techniques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, augmenter le stockage carbone et créer un réseau de fermes de démonstration.

Voir le site www.interbev.fr/envionnement/beef-carbon

Encourager les pratiques agricoles durables

Selon une étude de 2010 de l'Ania, avec la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et BiolS, les matières premières représentent en moyenne 70 % du bilan des émissions de gaz à effet de serre du cycle de vie des produits alimentaires. Le secteur travaille donc aussi avec l'amont agricole pour encourager les pratiques durables et favoriser les approvisionnements responsables.

C'est le cas de McDonald's France, qui a mis en place une stratégie agroécologique avec ses fournisseurs. L'enseigne vise ainsi une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sur son périmètre global, entre 2005 et 2020. Enfin, les industriels s'engagent contre le gaspillage alimentaire, dont l'empreinte carbone annuelle au niveau mondial est estimée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à 3,3 milliards d'équivalent CO2. « Si les industries alimentaires ne représentent que 2 % des déchets alimentaires produits en France, la lutte contre le gaspillage alimentaire est un levier important pour lutter contre le changement climatique », écrit l'Ania dans son livre vert.

L'association rappelle avoir signé en 2013 le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, qui a pour objectif de le réduire de 50 % en France d'ici à 2025.

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