Les prix du maïs dans la zone record
La tension se confirme en cette fin de campagne. Alors que l’USDA a prévu une hausse des semis américains et des stocks en baisse, le prix du maïs atteint des niveaux records et a entraîné un temps dans sa flambée les cours du blé et du soja à Chicago.
Période du 25 mars au 5 avril. La tendance en fin de semaine 13 a été profondément marquée par la publication du rapport de l’USDA (département américain de l'Agriculture) sur l’état des cultures et des stocks américains. Ces chiffres méritent d’être précisés compte tenu de l’influence qu’ils pourront avoir sur une fin de campagne qui confirme sa tension. La progression des surfaces semées en maïs aux États-Unis serait de l’ordre de 8 %, à 37,3 millions d’hectares (Mha). Mais surtout, les stocks au 1er mars sont revus en baisse de 15 % à 165,7 millions de tonnes (Mt), par rapport à mars 2010. Si l’on considère la hausse du prix du pétrole qui risque de relancer la production américaine d’éthanol, l’augmentation des besoins mondiaux pour l’alimentation animale et la cadence des exportations américaines, l’effet brutalement haussier de la conjonction de ces différents éléments ne surprend pas.
Flambée à Chicago
S’agissant du blé, le rapport de l’USDA situe à 23,5 Mha les semis américains, contre 37,5 au 1er mars 2010. Le stock est estimé à 38,8 Mha contre 36,9 l’an passé à la même date. Ces estimations auraient dû avoir un effet calmant sur les cours, mais dans un premier temps, le maïs a entraîné dans sa flambée les cours du blé et du soja à Chicago. Ces derniers commencent à se stabiliser (voir ci-contre) alors que le maïs, sur la place américaine, établit des records. Euronext s’est trouvé aspiré par la hausse américaine, mais de façon plus modérée, tout comme le marché physique français. Ce dernier reste confiné dans son cadre national faute de sorties vers nos partenaires européens.
Exportations de blé : la France se taille la part du lion
Le blé est fermement orienté sur le marché à terme européen et sur le marché physique, bien que la hausse de l’euro contrarie les affaires à l’export. Il faut toutefois noter que le volume des certificats d’exportation tirés depuis le début de la campagne (480 000 t pour la période du 24 au 29 mars) atteint 15,4 Mt, conservant une avance de 2 Mt par rapport à la période correspondante de 2009-2010. Dans ce tonnage, la France s’est taillé la part du lion, avec, à elle seule, 8,2 millions de tonnes. S’il y a, pour raison monétaire, un ralentissement de l’export, le bilan sera de toute manière exceptionnel. L’orientation des cours reste donc ferme y compris sur le marché physique, bien que le volume d’affaires demeure modeste, notamment en blé fourrager concurrencé par les autres céréales fourragères, dont l’orge qui reste à un prix très attractif.
Les conditions météorologiques continuent de préoccuper les producteurs et les opérateurs du Nord de l’UE, et du Nord de la Loire pour la France. Les pluies de ces derniers jours risquent d’être insuffisantes alors que la météo est annoncée au beau fixe pour ces prochains jours. Ces conditions contribuent à la fermeté des prix en vieille comme en prochaine récolte.