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Les prix de l’agneau décollent

Une semaine avant la fête de l’Aïd el-Kébir, l’ambiance sur les marchés en vif est des plus actives. Mais l’activité engendrée par les fêtes religieuses est à mettre en parallèle avec la consommation des Français qui baisse au long de l’année.
Les fêtes de Pâques et de l’Aïd el-Kébir sont l’occasion de mettre le marché de l’agneau sous les projecteurs. Durant ces périodes, la demande grimpe en effet en flèche. À quelques jours du 16 novembre, date probable de l’Aïd, les marchés en vif sont en pleine effervescence. La situation a en effet beaucoup évolué ces dernières années, et dorénavant la part des abattages clandestins est minoritaire, les abattoirs certifiés fournissant le gros des agneaux consommés pour ces fêtes. Trouver son agneau devient plus facile, en commandant sur Internet, par le biais de certaines mosquées, comme celle de Lyon, ou chez les boucheries halal traditionnelles.
Jusqu’à peu, on remarquait que les ménages musulmans restaient faiblement sensibles au prix de l’agneau pour le sacrifice, quitte à arbitrer sur d’autres postes de leur budget.

En dehors des fêtes, les Français mangent moins d’agneau

Mais la crise est passée par là, et l’agneau de l’Aïd représente un poste considérable dans les dépenses (de l’ordre de 220 à 300 euros pour un agneau français). D’autant plus que la tradition exige qu’une part de l’animal soit donnée aux nécessiteux. C’est ainsi que se développe de plus en plus un marché « discount ». Les agneaux irlandais et anglais connaissent également un regain d’intérêt, grâce à leur coût jusqu’à 30 % plus bas.
Cet attrait pour la recherche de prix bas et de promotions se ressent dans les rayons toute l’année. Habitués à des opérations promotionnelles de grande ampleur sur les autres viandes de boucherie, les ménages sont moins attirés par la viande ovine, moins fréquemment mise en avant. En effet, vu le manque de disponibilités en agneaux d’origine française en dehors de la courte fenêtre de sorties massives de Lacaune, il est difficile à la grande distribution (GMS) d’exercer des pressions tarifaires concluantes au stade entrée abattoir. Par ailleurs, nos fournisseurs étrangers s’illustrent cette année par la baisse de leurs envois, et les gigots néo-zélandais se font plus rares dans les rayons. Les prix au détail s’en ressentent. D’après le dernier panel Kantar Worldpanel, les achats de viande ovine par les ménages français ont baissé de 5,4 % en volume sur les neuf premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2009, alors que dans le même temps, le prix moyen (à 12,34 euros/kg) a augmenté de 2,6 %.
Ce qui confirme d’ailleurs cette tendance à la recherche de prix moins chers, c’est que les achats de morceaux à bouillir ou à braiser ont augmenté (+2,7 % en volume sur cette période, pour un prix moyen de 8,86 euros/kg), alors que ceux des morceaux à rôtir ou à griller, plus onéreux, ont baissé (- 5,1 % en volume, pour un prix moyen de 13,06 euros/kg).
Mais si les ventes baissent, d’après l’Institut de l’élevage, c’est surtout en GMS (- 6 % au premier semestre), alors que les autres circuits comme les boucheries traditionnelles ont vu leurs achats progresser de 1,5 %.

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