Les premiers pas d’Unijus dans l’expérimentation nationale
Unijus et sept entreprises de jus de fruits ont été retenues pour travailler sur quatre indicateurs environnementaux. Des moyennes ont été établies pour chacun de ces critères, mais l’étiquetage paraît difficile et coûteux à mettre en place.
Depuis le 1er juillet, l’Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits (Unijus) s’est engagée dans l’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental. « Nous avons choisi une action collective pour permettre à toutes les entreprises de participer à la démarche, qui est très coûteuse tant dans l’acquisition des données que dans leur mise en avant », explique Jacques Antoine, secrétaire général d’Unijus. Si sept entreprises représentatives de la filière des jus de fruits et nectars (Eckes-Granini France, Emig, Laiterie de Saint-Denis de l’Hôtel, Jus de fruits d’Alsace, Orangina Schweppes France, PepsiCo France et Refresco France) s’impliquent davantage, les autres acteurs suivent de près la réflexion. Quatre indicateurs environnementaux ont été retenus par l’interprofession : les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau en usine, la recyclabilité des emballages et la biodiversité. Pour ce dernier indicateur plus qualitatif, le travail n’a pas véritablement commencé. Le ministère de l’Écologie souhaite mettre en place un groupe de travail, mais « cela n’a pas encore été fait », précise Jacques Antoine. Chez Eckes-Granini, la réflexion a débuté à travers des chartes de bonnes pratiques établies avec certains fournisseurs. « Tetra Pak utilise notamment des produits certifiés MSC pour la préservation des forêts », souligne Hubert Melot, responsable des fluides et du développement durable d’Eckes-Granini.
Des bases de données à préciser
Concernant les trois premiers critères, l’état des travaux semble plus avancé, même si les bases de données disponibles méritent d’être affinées. Cette évolution des données disponibles ne permet pas aux entreprises de communiquer sur les emballages. « S’il existe des études génériques, les bases de données se complètent. Selon les jus et les origines, les émissions de CO2 sont différentes. Sur les multifruits par exemple, les origines peuvent varier. Nous ne pouvons pas modifier les emballages à chaque fois », rapporte Hubert Melot. Il ajoute qu’il existe pour l’heure peu d’informations concernant la production de fruits rouges. « Si les pouvoirs publics nous demandaient de réaliser un étiquetage environnemental, nous le ferions. Mais pour l’instant, nous avons choisi Internet et l’application Proxi-Produit, qui estime que 8 millions de personnes utilisent ce type de service sur leur smartphone », note-t-il. Unijus a ainsi opté pour une communication sur les premières valeurs-types pour les jus de fruits et les nectars sur son site internet. « Nous avons choisi aujourd’hui des outils souples qui peuvent évoluer. Au-delà de la valeur que nous indiquerions pour le CO2 par exemple, il y a une partie éducation et compréhension du consommateur qui n’a pas encore de repère ou d’échelle de valeur. C’est ce que nous faisons à travers notre site internet », avance Jacques Antoine. Si étiquetage il devait y avoir, il ne serait représentatif que d’une moyenne. « Le ministère a poussé à tort des valeurs sur les emballages. Si un industriel a des mauvais indices, il va travailler dessus. Le consommateur n’a besoin que d’un ordre de grandeur », estime par ailleurs Hubert Melot.