Les positions des candidats en lien avec l’export
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L’export étant un enjeu stratégique pour les entreprises agroalimentaires, la rédaction des Marchés Hebdo a choisi de mettre en lumière les principales propositions sur ce sujet des cinq candidats ayant le plus d’intentions de vote dans les sondages.
En 2016, le solde des échanges agroalimentaires français a atteint sont plus bas niveau depuis 2009, à 6,1 milliards d’euros, selon les données publiées par le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture. Cette dégradation de la balance commerciale résulte d’une augmentation des importations, de l’ordre de 1,7 milliard d’euros sur un an, et d’une baisse des exportations, de 1,4 milliard d’euros.
Compte tenu de l’importance des échanges commerciaux pour l’économie française et l’emploi, les candidats à l’élection présidentielle proposent diverses mesures visant à la fois à encourager l’export mais aussi, souvent, à assurer une certaine protection du marché français. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, François Fillon et Marine Le Pen se positionnent contre l’accord de libre-échange avec les États-Unis (TTIP). Les deux candidats de gauche et la candidate d’extrême droite ont également indiqué qu’ils refuseraient le traité avec le Canada (Ceta), cette dernière précisant même vouloir s’opposer aux traités avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. François Fillon est le seul à faire mention de la Russie dans son programme. « J’engagerai, avec nos partenaires européens et dans le respect des accords de Minsk, des discussions afin de parvenir à la levée des sanctions contre la Russie qui pénalisent injustement nos agriculteurs et nos entreprises », écrit-il.
Pour rappel, le 13 mars, le Conseil de l’Union européenne a prorogé jusqu’au 15 septembre 2017 les mesures restrictives contre la Russie, ces mesures ayant notamment conduit à la mise en place de l’embargo russe sur la plupart des produits alimentaires européens.
Conforter le rôle de Bpifrance
Plusieurs candidats se sont également prononcés en faveur de l’accompagnement à l’export. Marine Le Pen indique « vouloir promouvoir les exportations agricoles, notamment en soutenant les labels de qualité ». Emmanuel Macron et François Fillon souhaitent s’appuyer sur la Banque publique d’investissement (Bpifrance). « Nous conforterons son rôle dans l’accompagnement des PME et ETI à l’export », explique le candidat du mouvement En Marche !
Le représentant des Républicains propose pour sa part d’« accorder aux PME une avance remboursable par Bpifrance à hauteur de 100 % des dépenses de prospection à l’export ». Pour mieux conquérir les marchés internationaux, il suggère également de « rationaliser les dispositifs d’accompagnement des entrepreneurs à l’export, tant dans la préparation en amont que dans la prospection à l’étranger » et d’« inciter à l’affectation de 10 % de la part décentralisée du livret A aux prêts aux PME à l’export ».
La concurrence euro/dollar
Enfin, sur la monnaie, outil des échanges commerciaux, si Marine Le Pen envisage « le rétablissement d’une monnaie nationale adaptée à notre économie », Jean-Luc Mélenchon et François Fillon insistent, eux, sur la concurrence euro/dollar. Le candidat des Républicains veut ainsi « faire, d’ici dix ans, de l’euro une monnaie de réserve et de règlement comparable au dollar américain », quand le candidat de La France insoumise souhaite dévaluer la monnaie européenne « pour revenir à la parité initiale avec le dollar ».