Les pieds dans le plat
Les turbulences traversées par le monde de l’élevage devraient à nouveau s’inviter au Salon de l’agriculture qui ouvre ses portes le week-end prochain. Certes, la conjoncture est meilleure pour les éleveurs que lors des précédentes éditions. Le secteur de la viande bovine a tourné la page de l’ESB et retrouvé un certain équilibre. Les cours du porc sont repartis à la hausse, après des mois de stagnation. Quant au marché de la volaille, il espère tirer quelques bénéfices de la crise sanitaire qui frappe un nombre croissant de pays producteurs. Mais si l’ambiance commerciale est plus souriante, une inquiétude sourde pèse sur la filière et risque d’assombrir quelque peu les esprits Porte de Versailles. Inquiétude d’abord de voir la grippe aviaire gagner dangereusement du terrain dans les pays occidentaux. Angoisse surtout de voir la question de la prise en charge de l’équarrissage mettre à mal la belle unanimité que requière le salon. A une semaine de l’inauguration, les abattoirs de porc ont programmé la mise en place d’une répercussion d’une partie des coûts d’équarrissage aux éleveurs. Si la décision a été immédiatement condamnée par les producteurs et les coopératives, cette annonce a au moins le mérite de mettre les pieds dans le plat et les pouvoirs publics devant leurs responsabilités.