« Les industries alimentaires se vendent encore bien »
Les Marchés : Quel œil portez-vous sur les opérations réalisées en 2003 ?
Pascale Mayer. : A notre niveau, nous avons enregistré peu d’opérations l’an passé mais nous en avons plusieurs sur le feu qui aboutiront au premier semestre. Certes, le secteur a connu moins de grosses transactions mais les affaires d’agroalimentaire continuent à bien se vendre. Il y a dans ce secteur une stratégie de parts de marché que les gens veulent acquérir sur fond de concentration de la grande distribution.
LM : Quelle est la tendance actuelle du secteur ?
P. M. : Globalement, il y a aujourd’hui pas mal d’entreprises à vendre et les acheteurs industriels reviennent alors que le dynamisme était ces derniers temps plutôt du côté des financiers. Mais, ces derniers ont besoin de rentabilité importante qu’ils ne trouvent pas forcément dans l’agroalimentaire. Pour ce qui nous concerne, la semaine dernière, par exemple, nous avons été approchés par trois nouveaux intervenants qui voulaient soit vendre leur affaire soit en acheter une. Par ailleurs, les opérations ne sont pas simplement franco-françaises et nous avons également des dossiers pour des opérations à l’international.
LM : Y a-t-il des secteurs où les opportunités sont plus importantes ?
P. M. : Tous les secteurs en offrent mais les récents, marqués par une forte croissance et qui ont vu beaucoup d’entreprises se créer sont ceux qui vont être le plus dynamiques en termes de fusions-acquisitions. Je pense par exemple au secteur du traiteur. Vu la consolidation qui s’y amorce, certains ont tout intérêt à vendre rapidement.
LM : Quelles sont les motivations principales des vendeurs ?
P. M. : Alors que souvent les ventes intervenaient pour assurer la succession des chefs d’entreprises, elles sont de plus en plus motivées par des raisons stratégiques. Les entrepreneurs choisissent de passer la main quand leur affaire a atteint la taille critique.
LM : Les entreprises alimentaire se vendent-elles à des prix élevés ?
P. M. : La rentabilité dégagée et
la part de marché affichée par
les entreprises mises en vente font que leur prix reste globalement supérieur à leur valeur mathématique et à celle des entreprises d’autres secteurs.