Aller au contenu principal

Les Fermes de Figeac, parties pour durer


> Le commissaire Dacian Ciolos (au centre) est venu échanger, en novembre dernier, avec les éleveurs du Lot et du Cantal, à l'occasion de l'inauguration de la troisième boucherie des Fermes de Figeac.
La coopérative développe l'élevage pour sauver les prairies et maintenir la vie dans le Ségala-Limargue, une zone agricole installée sur les contreforts du Massif central. Et va jusqu'au bout de sa logique. Témoignage.

Les 450 coopérateurs des Fermes de Figeac – nouveau nom de la coopérative Sicaseli – dans le Lot, sont éleveurs de bovins. Leur cheptel se répartit entre 40 % de vaches laitières et 60 % de vaches allaitantes de race à viande. Certains élèvent aussi le fameux agneau fermier (label Rouge) du Quercy, d'autres engraissent des porcs charcutiers. Leur territoire, le Ségala-Limargue, accolé au Massif central, est un peu montagneux et très herbager. L'herbe couvre 90 % des surfaces agricoles. La moitié des prairies sont permanentes, c'est-à-dire très riches en flore et faune naturelles. Les éleveurs exploitent ce territoire à raison d'une cinquantaine d'hectares et d'une soixantaine de vaches par actif.

Des fourrages pour maintenir l'élevage

Les exploitations et élevages sont de taille moyenne et ils tendent à s'agrandir à mesure que les plus anciens quittent l'activité. La tendance est, comme partout, à la diminution du nombre d'actifs par hectare. Dans le Ségala-Limargue, cette diminution du nombre d'actifs n'est pas souhaitable : les élevages extensifs sont les premiers à souffrir des sécheresses et à connaître des soucis financiers. Les Fermes de Figeac ont donc choisi d'inverser la tendance il y a dix ans, de rendre les élevages plus « résilients », en ” dotant leur territoire de sa propre ressource fourragère. D'importateur net de céréales et de paille, ce territoire en est devenu exportateur net : en plus d'encourager à l'engraissement de génisses et de vaches de réforme, cette ressource est vendue 30 kilomètres à la ronde. Depuis trois ans, la coopérative tente de développer aussi ses ressources protéiques, avec l'aide de FranceAgriMer et de la région Midi-Pyrénées. Elle est parvenue à obtenir d'honnêtes rendements en luzerne bien que les sols acides de la région conviennent peu à cette culture, et a fait des essais concluants de séchage avec la coopérative Euralis et une Sica de Dordogne. Elle songe aussi à triturer du colza cultivé dans le sud du Lot.

D'importateur net à exportateur net de céréales et de paille

Cultiver des liens locaux

Cette production animale ne tiendrait pas sans valeur ajoutée et sans marchés. Mais comment s'y prendre ? « En créant du lien avec le consommateur », considère Pascal Nowak, responsable des marchés agricoles. « Il faut cultiver son attachement aux productions locales, écouter sa demande et y répondre avec sincérité », considère-t-il. Les Fermes de Figeac développent leurs transformations et débouchés avec des organisations voisines ainsi qu'en interne. Elles se font partenaires des organisations locales coopératives (Capel-Bovidoc en bovin, Capel Païso en porc, Capel et Geoc en agneau), et avec une association d'éleveurs (Adel 46 en veau sous la mère). Elles programment d'augmenter dans les cinq ans les productions en toutes espèces pour alimenter les abattoirs locaux (Brives pour les gros bovins, Gramat pour les agneaux, Saint-Céré pour les porcs et veaux). En interne, la coopérative encourage la professionnalisation (salaisons, boucherie) ; elle a ouvert des boucheries dans trois de ses six magasins Gamm vert.

DIFFUSER LES PROGRÈS ÉNERGÉTIQUES ET CLIMATIQUES

Les Fermes de Figeac portent le GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental) Ségala Energie Positive pour promouvoir, à partir de huit fermes, les progrès d'économies d'énergie et de réduction d'émission de gaz à effet de serre (en particulier le méthane des ruminants). Des voies de progrès seront validées. Il est envisagé de rémunérer ceux-ci grâce à des certificats d'économie d'énergie (CEE) ou crédits carbone (CC). Les risques (techniques, économiques, sociaux) seront évalués, en vue d'un éventuel système de couverture. La coopérative conseillera les agriculteurs et fera connaître au grand public les progrès réalisés.

Les plus lus

entrepreneurs français en ukraine
Volaille en Ukraine : « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une forte pénurie de main d’œuvre »

Au début de la guerre en Ukraine, l’activité a fortement été perturbée. Témoignage d'un entrepreneur français…

Un abattoir accusé de faire chuter le prix du porc en France

Le prix du porc à Plérin continue sa chute pour la huitième semaine consécutive.  

un graphique avec une courbe, sur fond de grains de colza, soja et tournesol
Les prix du tournesol flambent avec la mauvaise récolte

Comment ont évolué les prix des oléagineux ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

La cotation spot Atla du beurre cube dépasse un record historique
Prix du beurre : à près de 8 200 €/tonne, un record historique battu

La cotation Atla du beurre spot a dépassé cette semaine la barre des 8 000 €/tonne pour la première fois depuis sa création.…

vaches dans les champs
Viande bovine : « Il faut financer un maillage territorial des abattoirs » pour la FNH

La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) le dit sans tabou : la filière bovine est enlisée dans une crise économique…

un bureau avec des oridnateurs, des mains, vue de haut, du café
Egalim 4 : les 5 propositions des députés en charge de l’évaluation de la loi

Les ex-députés de la majorité Anne-Laure Babault et Alexis Izard avaient fini leur mission d’évaluation d’un potentiel Egalim…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio