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Les entreprises viticoles françaises restent atomisées

Cette caractéristique nationale contraste avec la très grande concentration des entreprises du Nouveau Monde. Même les coopératives de grande taille montrent une certaine fragilité.

L’Onivins a présenté la semaine dernière l’actualisation d’une étude sur l’analyse et la typologie des metteurs en marché, négoce et coopération. Le volet négoce de l’étude confirme deux grandes spécificités du secteur des entreprises de négoce des vins tranquilles : d’abord la poursuite d’une relative déconcentration du secteur. Un mouvement qui va à l’inverse des autres filières agro alimentaires et s’accompagne d’une montée de « micro-groupes » de PME. Ensuite, la rentabilité inversement proportionnelle à la taille des entreprises du négoce, situation déjà perçue par les études antérieures.

L’atomisation de l’offre en France comme sur les marchés étrangers constitue un contraste fort avec les entreprises du nouveau monde. C’est évidemment un motif de la réflexion fondamentale qui est en cours dans le contexte de concurrence qui se durcit sur les grands marchés d’exportation.

L’analyse des performances et structures financières du négoce des vins tranquilles traduit une stabilisation du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée (voire un recul en 2001) après une progression sensible entre 1992 et 2000. Malgré un renforcement des capitaux propres, ceux-ci continuent à représenter moins du tiers des ressources des entreprises. L’étude conclut à une « situation moyenne plutôt bonne » du négoce des vins tranquilles, mais aussi à sa fragilité structurelle due à une faible profitabilité et à un manque de fonds propres.

Des coopératives aux profils très différents

La typologie du négoce des vins effervescents, dominé bien sûr par le champagne, diffère considérablement de celui des vins tranquilles. En commençant par sa concentration opposée à l’atomisation des entreprises de vins tranquilles. Les 4 plus grosses entreprises de vins effervescents réalisent 55 % du chiffre d’affaires de la filière et les 8 premières, près de 70 %, alors que pour les vins tranquilles elles n’en représentent que 26 % ; la profitabilié du secteur est usuellement 2 à 3 fois plus élevée que pour les vins tranquilles. La situation moyenne est jugée très saine par l’enquête mais reste sensible à d’éventuels effets de crise.

La comparaison entre la coopération et le négoce est relative car la première n’obéit pas uniquement à des performances financières. Les coopératives vinicoles sont perçues par leurs adhérents, comme un outil collectif mais aussi comme un patrimoine collectif, véritable prolongement de la propriété.

L’étude classe les coopératives en 3 groupes. D’abord, les « traditionnelles », de petite taille, au CA faible, de l’ordre de 6 M EUR. Entreprises à faible production, mais diversifiées, elles sont faiblement endettées . Viennent ensuite les « patrimoniales ». Ce sont aussi des entreprises de petite taille. mais elles se distinguent du 1er groupe, notamment par leur taux de valeur ajoutée (20 % contre 13 %). La profitabilité ainsi que la rentabilité des capitaux propres sont élevés. . Elles sont largement spécialisées dans les VQPRD et le profit constitue leur principale motivation.

Enfin, il faut compter avec les coops « entrepreneuriales » (sic). Ce sont des coopératives de grande taille avec un CA moyen relativement important (14,8 M EUR). Le taux de valeur ajoutée est de l’ordre de 20 % et elles montrent aussi une spécialisation marquée dans les VQPRD. Ces coops semblent proches d’une taille critique leur permettant d’avoir un certain pouvoir de marché, au moins au plan régional. Pourtant, elles apparaissent plutôt fragiles et certaines sont sans doute très dépendantes des aléas du marché mondial.

Enfin, un élément qui n’apparaît pas dans l’étude, revêt une importance considérable pour le secteur coopératif : il s’agit de son image de marque auprès de l’opinion. À ce propos, Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives vinicoles (et de l’Onivins) présentera début mai une étude réalisée par la CCVF et BVA. Prouvera-t-elle que les réticences du consommateur vis-à-vis des vins de coopératives ont enfin cédé devant l’amélioration souvent remarquable de cette production ?

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