« Les Egalim n’ont rien apporté de positif »
Les Marchés Hebdo : Nielsen a annoncé le 10 avril une baisse des ventes des marques des petits groupes sur les périodes P2 et P3 de 2019, après l’encadrement des promotions, une surprise pour vous ?
Dominique Amirault : Pas véritablement, on avait dit que cette loi Egalim risquait de faire perdre du terrain aux marques PME. Cela provoque des maladresses et l’effet est immédiat. Le relèvement du seuil de revente à perte accroît la masse de marge par les grandes marques pour la grande distribution, les PME perdent de l’attractivité.
LMH : Quelles conséquences pour les PME alors que dans le même temps les marques de distributeurs progressent ?
D. A. : Effectivement, les MDD sont réalisées aux trois quarts par des PME et, pour elles, c’est plutôt mieux. Tout d’abord, il faut être prudents. Pour voir les effets, il faut attendre quelques mois. Mais nous ne sommes pas trop inquiets. Le rôle des PME, c’est de s’adapter. En dehors des effets pervers, il n’y a pas de raison de ne pas reprendre de la croissance. Mais moins la loi interviendra, mieux ça ira. La réglementation perturbe le jeu du commercial. Les Egalim n’ont rien apporté de positif. Globalement, les négociations se sont mieux passées que l’an dernier. Même si c’est toujours difficile de faire passer des tarifs. La distribution a du mal à sortir de son business model où elle presse l’amont.