Les congrès heureux n’ont pas d’histoire
La FNB a tenu à Metz une AG sans grand remous - tant mieux si le secteur n’est pas en crise en ce moment. Il a fallu que le «leader historique» Marcel Bruel fasse tonner les grandes orgues en rappelant pourquoi et comment avait été créé le Fonds de solidarité pour que la salle s’échauffe un peu. Sur les principaux sujets évoqués par le président Pierre Chevalier, le ministre a répondu en restant dans le flou artistique : les options de découplage, c’est pour bientôt ; pour le plan bâtiment, il y aura un guichet unique dans un an et le délai imparti pour les mises au normes n’est pas à fin 2006 mais (« j’ai bien relu les textes» dit Hervé Gaymard : il était temps…) deux ans plus tard soit « décembre 2009» (sans doute un lapsus : deux ans de plus, c’est 2008). Quant au décret sur l’équarrissage, qui a permis à Laurent Spanghero de barytonner un bel appel à la fermeté sur le thème «Interbev doit imposer à tous la répercussion de la taxe», le ministre s’est contenté de confirmer qu’il était à la signature, sans insister sur le fait qu’il était aussi en stand by à Bruxelles où il risque de rester encore longtemps. Le discours a été salué de quelques applaudissements, et d’un ou deux lazzis de commande. C’est à ces petits détails qu’on voit qu’un congrès est bien organisé…
A propos d’équarrissage : manquera-t-on bientôt de farines animales ? Ce n’est pas un gag. Le tas de farine est en train de fondre grâce aux exportations vers les cimenteries belges et allemandes, attirées par les tarifs avantageux des équarrisseurs français, compte tenu des tarifs concédés par les pouvoirs publics. Résultat : les cimenteries françaises ont du mal à réaliser les tonnages de farines souscrits. La semaine dernière, notre confrère l’Est Républicain citait deux cimenteries qui n’avaient pu réaliser que la moitié des 35 000 t prévues.