Le vin en France : évolution qualitative et conviviale

Entre 1960 et 2015, la consommation de vin en France est passée de 46 à 27,2 millions d'hectolitres, soit une consommation per capita chutant de 100 à 42 litres par an. Cette chute s'est accompagnée d'une importante amélioration qualitative, la part des appellations passant de 10 % en 1960, à 20 % en 1980, 50 % en 2000, pour se stabiliser à 52 % en 2010 et 2015. Les autres grands pays producteurs de l'Union européenne n'ont pas échappé à cette réduction de la consommation.
Ces chiffres ressortent de l'enquête quinquennale menée par FranceAgriMer depuis 1980. Hors cette grande tendance générale de baisse de consommation en volume et d'augmentation du niveau qualitatif, les habitudes de consommation de vin par les Français ont considérablement évolué ces dernières années, y compris entre 2010 et 2015. En 2015, pour la première fois depuis vingt ans, la part des non-consommateurs de vin recule au profit des consommateurs occasionnels, qui représentent 51 % des 4 030 personnes interrogées par France-AgriMer, contre 45 % en 2010. La part des non-consommateurs se réduit sensiblement, à 33 %, retrouvant le taux de l'année 2000, et celle des consommateurs réguliers s'effrite encore un peu, passant de 17 % à 16 % (elle était de 51 % en 1980). On assiste donc à une sorte de stabilisation sur les cinq dernières années.
Selon le sexe et l'âge, il y a deux fois plus de consommateurs réguliers de vin chez les hommes (23 %) que chez les femmes (11 %), mais la moitié de la population, hommes et femmes confondus, consomme de manière occasionnelle. De même, l'âge intervient nettement dans les habitudes de consommation de vin. Plus la tranche d'âge est élevée, plus la consommation augmente. La proportion des consommateurs qui boivent du vin tous les jours passe de 1 % chez les 15-24 ans, à 38 % chez les plus de 65 ans. Cependant, les consommateurs réguliers se manifestent plus tard. En 1980, cette catégorie apparaissait à partir de la tranche d'âge de 20 à 24 ans. En 2015, il faut attendre celle de 45 à 49 ans.
La perception positive du vin s'amélioreSi aujourd'hui le vin est plus souvent présent à table qu'en 2010, cette présence ne signifie pas forcément une augmentation de la consommation. Lors des repas ordinaires, lorsque le vin est présent sur la table, le taux de consommation est tombé, en cinq ans, de 64 à 48 %. Il augmente avec les repas améliorés, et progresse dans le cas des « repas améliorés avec invités » où il atteint 66 %, une quasi-stabilité depuis dix ans.
Cet aspect convivial du vin apparaît aussi dans la progression de sa consommation en apéritif, avec notamment, le développement des apéritifs dînatoires au cours desquels les vins blancs et rosés dominent. La perception positive du vin s'améliore. La multiplication des émissions culinaires et le retour à la cuisine « faite maison » ont stimulé l'intérêt de nos concitoyens pour le vin, et une large majorité déclare aimer son goût. En conclusion, l'étude observe que « le vin est passé d'une composante de repas à une boisson culturelle ». N'en déplaise à ses détracteurs.