Le sans antibio : « un accélérateur pour des filières plus vertueuses »
Les Marché Hebdo : Êtes-vous satisfaits de la mention « sans antibiotique », de sa définition et de ses règles ?
Olivier Andrault : Nous avons participé à l’établissement de cette définition en 2015 en lien avec la DGCCRF. Le décret est paru en 2016. C’est un cas rare où les modalités nous satisfont. Souvent, les décisions entre administration et professionnels se font entre quatre yeux. Sur les antibiotiques, c’est bien un des rares cas où tout le monde a été consulté. Et nous étions contre la FNSEA et les industriels et aidés par la grande distribution. Nous sommes satisfaits de cette disposition qui donne de bonnes garanties aux consommateurs, sous réserve bien sûr que les contrôles soient réguliers et bien effectués.
LMH : Pensez-vous que les professionnels avancent sur le « sans antibio » ?
O. A. : Globalement, la majorité des élevages utilisent les antibiotiques de manière préventive, ce n’est pas admissible, et de manière curative, on peut le comprendre. Cette mention « sans antibio » est une très bonne chose, c’est un accélérateur pour avoir des filières plus vertueuses que le conventionnel. Nos tests réalisés en 2014 sur 100 échantillons montraient que pas moins de 61 % des échantillons contaminés (26 % contenaient les bactéries Escherichia coli) étaient porteurs de bactéries résistantes à une ou plusieurs familles d’antibiotiques. Aujourd’hui, le sans antibio est utilisé par une minorité d’acteurs.