Le porte-monnaie, clé d’entrée dans le flexitarisme
Pourquoi certains Français disent consommer moins de viande ? Si l’argument de la santé reste en tête, celui de la contrainte budgétaire s’impose.
Pourquoi certains Français disent consommer moins de viande ? Si l’argument de la santé reste en tête, celui de la contrainte budgétaire s’impose.
Une part croissante des Français fait évoluer son alimentation aux dépens des produits animaliers, selon une récente étude d’Arcane Research 1.
64 % des Français réduit ou va réduire sa consommation de protéines animales.
Ainsi, si seulement 5 % des Français sont des adeptes de l’alimentation végétale, avec 3 % de végétariens, 1 % de végétaliens et 1 % de végans, 24 % des Français se disent flexitariens. C’est-à-dire qu’ils mangent moins de viande et ou de poissons, ou pour une minorité d’entre eux, moins de produits laitiers. Mais l’étude montre que près de 28 % des Français seraient des « flexitariens inconscients », c’est-à-dire des gens, qui, sans se dire flexitariens, consomment des laits, crèmes et fromages végétaux, ou des similis carnés. Enfin 6 % des Français sont des flexitariens en devenir, et 1 % des futur végétariens, ce qui donne un total de 64 % des Français concernés par cette réduction de la consommation de protéines animales. En revanche seuls 39 % le font de façon consciente.
La santé, moteur de la baisse de la consommation de viande, mais le budget pèse
L’aspect sain de l’alimentation demeure une motivation majeure pour les végans, végétaliens, végétariens ou flexitariens conscients. C’est la raison principale pour 20 % d’entre eux, contre 16 % en 2020. En revanche cette année c’est bien la dimension financière qui se hisse au deuxième rang (ex-aequo) des motifs décisifs du néo-végétarisme, pour 11 % d’entre eux, en hausse de 6 % en 4 ans. Ainsi cet argument budgétaire est cité, au total, par 37 % des néo-végétariens. Cette question budgétaire se retrouve bien plus chez les flexitariens conscients que chez les végétariens, mais cette motivation progresse chez tous. Bien qu’en baisse l’équilibre alimentaire, les raisons écologiques ou éthiques et la naturalité font à nouveau partis du haut de classement.
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Parmi les 71 % de Français qui ne se disent ni végans, végétaliens, végétariens ou flexitariens, 45 % expliquent que c’est car ils aiment la viande, 22 % car ils n’aiment pas les produits similis, mais, on peut noter que pour 16 % d’entre eux, c’est qu’ils jugent que ce changement d’alimentation couterait trop cher.
7 Français sur 10 mangent moins de viande à cause du prix
Au total 69 % des Français reconnait avoir diminué sa consommation de protéines animales, en particulier 61 % ont diminué celle de viande. Bœuf, mouton, agneau, canard ou lapin sont les viandes les plus concernées, ce au profit du poulet ou de la dinde, du poisson, des œufs ou des protéines végétales. Pour 56 % des Français ayant consommé moins de viande, une des raisons est simple « cela coûte trop cher ». C’est même la raison principale pour 38 % d’entre eux, loin devant la santé (12 %), ou le moins mais mieux (10%). Parmi ceux qui déclarent consommer moins de produits laitiers au lait de vache, 28 % d’entre eux le font d’ailleurs aussi pour des raisons budgétaires.
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Quelles sont les protéines végétales les plus largement consommées ?
Les légumineuses (lentilles, pois chiche, haricots rouge et blanc), sont, de loin, les protéines végétales les plus fréquemment consommées puisque 86 % des répondants en ont déjà consommé, devant certaines céréales (quinoa, blé), 78 % et les mélanges déjà prêts (60 %). Pour le reste, la part des répondants ayant déjà consommé des substituts aux produits laitiers, à la viande, des plats cuisinés estampillés végétaux, est minoritaire.
1 Échantillon : 5 005 Français dont 1 470 Végans, Végétaliens, Végétariens ou Flexitariens interrogés. Cette population est représentative des Français de 18 à 79 ans en termes de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de localisation (régions UDA) et de composition du foyer selon les dernières mises à jour de l’INSEE. Questionnaire réalisé sur internet du 16 avril au 13 mai 2024